La famiglia
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le 25 juin 2017
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Le Clan des Siciliens est une réussite presque sans relief. Dirigé par Henri Verneuil, ce film réunissait à l'affiche en 1969 trois acteurs français alors immensément célèbres : Alain Delon, Jean Gabin, Lino Ventura. Les rencontres entre ces trois-là ne vont pas faire d'étincelles. Les rapports entre personnages sont bien installés, mais à un niveau presque théorique ; les psychologies semblent minutieusement établies, elles ne sont presque pas mises à profit. De même, de ces fameux siciliens que même le titre souligne, on apprend rien.
Ce film est l'oeuvre d'artisans vifs, méticuleux, tout y est rodé de telle manière qu'on pourrait parler d'ébauche de perfection si la platitude ne l'interdisait pas. Jamais les univers dont nous sont présentés les émissaires ne seront infiltrés. Avec Le clan des siciliens, on a la sensation que tout est prêt pour le grand décollage et simultanément, que ce dernier est interdit. Les ambitions s'étalent, les guest déambulent dans leurs couloirs respectifs, le travail est propre et élégant : on sent les efforts déployés et on constate leur succès, simple, sobre.
Et on attend jusqu'au-bout le grand film qui se promet. Or il s'agit d'un bon polar, pas autre chose ; un bon polar conçu comme un 'blockbuster' avec légendes vivantes, se parant de toutes les ressources irréprochables (humaines comprises). Au final Ventura s'en tire le moins bien, il est à la limite du fantôme et le plus représentatif de cette contenance excessive que s'octroie le film. Delon est magnétique mais tel un empereur compressé, débordant de la boîte où il est assigné, mais avec trop de pudeur et de tourments pour être rayonnant.
Et puis Gabin incarne le film dans ses meilleurs et ses pires aspects. D'ailleurs ce vieux loup porte le principal sur ses épaules. Son tour de piste est lourd, épais, presque passionnant et en même temps bien plombant. Il est charismatique mais sans motivation ; il prend les commandes mais pourrait être ailleurs. Verneuil et Giovanni ont l'idée de faire parler Gabin en italien et en anglais, d'en faire une espèce de manitou flegmatique ; la seconde est classique, la première est audacieuse. Le résultat pour les deux est un sérieux décalage.
C'est un astre mort, beau et encore fonctionnel, mais son souffle est coupé, stérile. À certains moments Gabin semble là par hasard voir par erreur. Lui et sa gouaille sont bien étriqués, tant pour le côté pacha old school que l'horizon sicilien. Finalement, s'il doit y avoir quelque chose de culte et sans paradoxes contrariants dans ce film, c'est la musique de Morricone. Le Clan des Siciliens se regarde avec plaisir et c'est une production exigeante dont personne n'aurait à rougir, mais ce qu'il pénètre le mieux c'est le classement des grands rendez-vous manqués.
https://zogarok.wordpress.com/2015/07/16/le-clan-des-siciliens/
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le 16 juil. 2015
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