Un cabotin dans un wagon de porcelaine

Superbe film, des plans délicieusement soignés dans un authentique huis-clos ferroviaire.

La psychologie des personnages se déroule sous nos yeux, tranquillement, et comme une locomotive démarre, s'intensifie selon une belle courbe jusqu'à l'inévitable climax.

Les cadrages serrés dans les couloirs et chambres exigües ajoutent à la tension, tandis que les cadrages plus "détendus" et à distance, dans les wagons de service (salons et restaurant), laissent au public l'occasion et le choix d'examiner les visages des protagonistes, car Lumet n'abuse pas des champs/contre-champs (comme tout bon réalisateur).

Le seul bémol qui m'empêche de mettre un 10 c'est le cabotinage bouffon d'Albert Finney, dont même la coiffure gominée à l'extrême complète l'effet guignolesque de son personnage. C'est vraiment dommage car les autres personnages, archétypaux car il le faut, ne sont pas si caricaturaux, ce qui donne l'impression d'un chien dans un jeu de quilles. Ou n'importe quel animal inattendu et maladroit dans un environnement fragile et raffiné.