"Chawa bouin merchi"

Le Dentiste, c'est le film que je n'ai jamais osé regarder étant plus jeune à sa sortie et plus particulièrement lors de ses diffusions sur Canal +. Le genre de film qu'on imagine vraiment dégoutant (comme beaucoup de gens, aller chez le dentiste ne fait pas partie de mes activités favorites) mais, qui en même temps, peut fasciner, surtout à une époque où l'on pouvait passer des heures à se promener dans les vidéo-clubs rien qu'à mater les jaquettes des VHS et imaginer les horreurs que le film pouvait proposer. Alors voilà, maintenant que j'ai 30 ans, et toutes mes dents (c'est bon c'est fait, c'était juste pour pouvoir placer ça, c'est tout pour moi, à bientôt !), je me décide enfin de passer à l'acte (ce que je n'aurais jamais fait si le film s'était appelé L'Ophtalmo). Alors, est-ce que toute cette attente et toute cette appréhension étaient finalement justifiées ?
Comme souvent avec ce genre de "fantasme" horrifique, la réponse est "je m'attendais à tellement pire". Et il est vrai qu'avec un tel concept on était en droit de s'attendre à une véritable boucherie
Au lieu de ça, il faut déjà se fader 46 minutes à base de soap, d'hallucination et de scènes d'enquête pas très palpitantes et donc attendre tout ce temps avant de voir enfin la 1ère dent arrachée. De ce côté là, c'est plutôt timide, on se retrouve au final dans un slasher lambda, avec même des meurtres autres que dentaires, à savoir égorgement au couteau et étranglement à base de dessous féminins. Les quelques scènes de "Teeth Torture Porn" font quand même leur petit effet, et notre vénérable docteur, joué par Christophe Hondelatte, n'hésitera pas à utiliser tous les outils mis à sa disposition pour faire joujou avec ses patients.
Cela fonctionne quand même parfois, on s'imagine se voir infliger ce genre d'atrocité, ce qui renforce ces scènes là. Le dentiste n'étant pas le modèle du serial killer hyper fin et précis à la Dexter (ah on me souffle que Dexter ne l'est pas non plus, mais que c'est la police qui est incompétente), les flics arrivent assez facilement à remonter jusqu'à lui, et donc par la même occasion, accelère heureusement un peu le rythme du film dans sa dernière demi-heure.
Donc voilà, on avait les Dents de la Mer qui nous faisait reflechir à 2 fois avant d'aller se baigner, Les Griffes de la Nuit qui nous faisait redouter d'aller dormir, et finalement, grâce aux talents de Brian Yuzna on a eu le film qui nous coupe totalement l'envie d'aller chez le dentiste.