Le Dernier Exorcisme par Spoof
Cotton Marcus est, comme tout l'était son père auparavant, un prédicateur de Louisiane. Aujourd'hui désenchanté par son activité, qu'il exerce plus motivé par une nécessité financière que par une quelconque foi, il invite une équipe de documentalistes à le suivre dans l'une de ces dernières missions. Car Cotton est plus qu'un simple pasteur du sud des Etats-Unis. Tout comme son père, il pratique de nombreux exorcismes chez une population désoeuvrée et illuminée, pour qui la possession démoniaque semble être la plus rationnelle des explications à bon nombre de leurs problèmes quotidiens. Il est à mille lieux alors de s'imaginer que cette dernière expérience va vite remettre en question son charlatanisme latent et sa foi.
Le dernier exorcisme se veut donc un de ces faux films documentaires dans la pure descendance du Projet Blair Witch. Sous-genre qui à pris la mauvaise habitude de se faire une mauvaise presse ces derniers temps, même si généralement le succès commercial était au rendez-vous, grâce notamment à un bouche à oreille important. Car qu'est-ce qui attire avant tout le spectateur pour ce genre ? Une expérience. Un grand frisson. Blasé par des effets spéciaux, qui bien que de plus en plus perfectionné, savent rarement rendre l'illusion d'antan et provoqué la terreur sur grand écran. A l'époque d'internet et des milliards de vidéos amateurs, la peur prend racine dans le réalisme le plus cru, dans ce qui est palpable, tangible et surtout plausible. C'est sur ce postulat et cette idée d'un nouveau cinéma de terreur qu'Eli Roth décida certainement de produire le scénario du film de Daniel Stamm, déjà auteur de "faux" documentaires avec A Necessary Death.
Il faut avouer l'idée vraiment séduisante. Plus de trente ans après, L'exorciste de Friedkin revient cité régulièrement comme l'un des films les plus angoissants du cinéma, et personne n'a oublié Linda Blair et sa performance incroyable. Coupler ce sujet à une mise en scène documentaliste (et donc naturellement réaliste) pouvait laisser espérer quelques bonnes scènes de flippe. Autant donc briser le suspense tout de suite, Le dernier exorcisme tient ses promesses de ce côté là. Si tant est que vous avez réussi à rester hermétique à toute forme de promotion sur le film (paradoxalement donc, vous ne devriez pas lire ce texte), Daniel Stamm arrive aisément à créer des images et à instaurer une ambiance perturbante. Même si malheureusement, le plaisir sera de courte durée. Mais on y reviendra plus-tard.
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