Presque tout est à jeter, sinon la série originale qui aurait mérité une bien meilleure adaptation. L'Avatar est dépourvu de charisme, les dialogues sont bâclés, les décors et effets spéciaux sont à peine dignes d'À la croisée des mondes. Dommage, pour un film qui se veut avant tout spectaculaire. Mise en scène et style sont totalement absorbés par la nécessité de la 3D, imposant que les acteurs soient filmés de près et en grand angle pour renforcer l'effet de relief ; le résultat en 2D est un cadrage des plus disgracieux. Les chorégraphies auraient pu être valorisées par un cadrage plus serré et un montage mieux rythmé, mais ici, l'esthétique du plan d'ensemble domine et échoue, malheureusement, à retranscrire la dimension épique des scènes de batailles.
Le Dernier Maître de l'air aurait pu être sauvé par l'humour. Mais le film est assommant de sérieux. Pourtant, Phénomènes, quelques années plus tôt, m'avait laissé par terre ! (Mais j'étais sans doute complètement passé à côté du sens du film... si sens il y avait). Il faut croire que Shyamalan manque cruellement d'humour — ce qui allait très bien à Sixième Sens ou au Village mais devient impardonnable pour un film de fantasy destiné essentiellement à un public jeune de moins de dix ans (j'ai cru lire "déconseillé aux moins de dix ans", c'est qu'il doit y a voir une erreur !).
La BO aurait pu elle aussi sauver le film, d'autant plus qu'elle n'a pas été composée par n'importe qui. Seulement, pas une seule fois je n'ai reconnu James Newton-Howard, je ne savais pas qu'il avait composé la musique du film et c'est avec le plus grand étonnement que je lus son nom dans le générique. James Newton-Howard a rarement été aussi peu inspiré, mais après tout, la musique qu'il a composé est parfaitement à l'image du film : sans contraste, bâclée. Pourtant, je ne regrette pas d'avoir vu ce film : connaître ce qui fait un mauvais film nous en apprend beaucoup sur la façon dont on fait un bon film et c'est une bonne leçon que nous propose ici M. Night Shyamalan.