En partant d'un scénario de base prometteur ( adapté du roman éponyme du Nevil Shute), on ne peut que regretter que Kramer ne l'exploite au maximum de ses possibilités. Un peu d'aventure, un peu de comédie romantique, un peu de scénario apocalyptique et de drame, oui c'est bien joli tout ça, mais à moins d'avoir un talent hors du commun, il faut choisir! Ce qui fait que le film est un peu trop long et qui y aurait gagné à avoir un rythme plus élevé. Il y a quelques longueurs. Deux ou trois choses m'ont un peu gêné.

Tout d'abord, je ne le connais pas assez, mais le peuple australien possède visiblement un sang froid, une "zénitude", une discipline qui, moi me fait froid dans le dos. Bien qu'étant le dernier continent à être habité, on ne tombe pas dans la sinistrose. Bon, bien sûr,des milliards d'êtres humains sont morts, nous, de notre côté, on est un peu rationné, mais bon, on va pas non plus s'empêcher de faire une petite fête, style réception de l'ambassadeur, et puis merde, il fait beau, allons nous amuser à la plage!!! De même, on se fait une petite course automobile, les mecs se torchent les uns après les autres (et, vu l'état des bagnoles, meurent...) mais bon, on va pas arrêter le spectacle pour des broutilles....
Ensuite, pour donner la réplique au couple Gardner/Peck (je vais y revenir par la suite), le couple Antony Perkins/Donna Anderson fait bien pâle figure. Ils m'ont semblé bien "nian-nian" (elle bien cruche, et lui bien geignard, bref, ils m'ont énervés....).
Et puis cette résignation face à la mort qui semble inéluctable. Pas un qui pète un plomb, pas un groupe qui se révolte et qui fait n'importe quoi....Waouh, quel sang froid!

Néanmoins ce film possède aussi quelques fulgurances : des plans de San Francisco désertiques flippants (bien que trop propres pour être honnêtes, pas un cadavre, pas d'incendie, rien!), un message politiquement incorrect sur la guerre froide et une réflexion sur l'utilisation de l'arme nucléaire avec un regard critique (même si celui-ci aurait pu être plus prononcé), des plans romantiques,assez réussis.....Bref le genre de film auquel je mets 6 parce que le moment passé n'est pas désagréable. Oui, mais....

Mais il y a le couple Peck/ Gardner. Connaissant mon sens de la galanterie, je vais commencer par....Gregory! Il a une putain de classe le bonhomme! L'air imperturbable, le port de tête haut, rien que ça présence impressionne. Il n'en oublie pas moins d'être touchant(quand il parle de sa femme et de ses enfants au présent alors qu'ils sont morts, quand il craque pour la première fois sur le quai de la gare....). Bref du bon, du grand acteur. Passons maintenant à Miss Gardner. J'avais jamais fait attention (remarque, j'ai pas souvent vu de film avec elle d'ailleurs....) à quel point elle possède une présence magnétique (demandez aux matelots quand elle traverse le quai sous leurs yeux grands ouverts...). Elle n'est pourtant pas magnifiée par le rôle (une femme alcoolique et souffrant de solitude) et pourtant je l'ai trouvé superbe. Un regard dur qui fait montre d'un certains caractère bien affirmé (elle ne prend pas de gants pour dire ce qu'elle a à dire) et une présence animale. Sublime. Alors, quand, en plus, le couple fonctionne à merveille, on assiste avec plaisir au petit jeu du chat et de la souris jusqu'au baiser final (comment pouvait-il en être autrement).
Et avant, de conclure, je n'oublierai pas le rôle de Fred Astaire, qui, l'air de ne pas y toucher, apporte la dose essentielle de raison (quand il rembarre proprement ce petit pleurnichard de Perkins par exemple) et surtout de cynisme qui était nécessaire au film. Peut être le personnage le plus complexe et intéressant du film.....
Bref, ces trois là donnent à eux seuls, une bonne raison de voir ce film.

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le 25 févr. 2013

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Kowalski

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