Bis dans les moyens, cheap pour le reste

Réalisé douze ans après Soleil vert et quatre après Mad Max 2, The Quiet Earth est une espèce de Stalker bis, humble et néo-zélandais. Au rayon SF, ce film rejoint la branche post-apocalyptique sous influence de la Guerre Froide, où est envisagée une planète où l'Humanité voir la vie ont été balayées à cause de la compétition industrielle. Il met en scène le dernier puis les trois derniers hommes vivant sur une Terre désertée, pour des motifs partiellement élucidés lors de la fin du métrage.


Le film est raté mais sonne creux plus que vaniteux. Ses failles sont multiples : problème de fluidité, de casting (les délires de Bruno Lawrence sont ennuyeux) ; velléités philosophiques simplistes ; mal écrit, lourdingue. Les dialogues synthétisent tous ces défauts. L'humour tombe souvent à plat, avec une espèce de second degré perplexe.. à moins qu'il ne s'agisse d'un montage sans génie dans les scènes d'interaction et de monologues ; ou encore une fois d'un casting peu ou mal investi.


L'aspect monumental autorisé par le synopsis (le monde entier est accessible) est relativement bâclé ; les quelques plans frappants et les décors d'autant plus impressionnants qu'ils sont vides ne suffisent pas. On dirait du wannabe Russel (Altered States, Les Diables), voir du Chabrol des heures creuses se prenant pour Kubrick. Quiet Earth a le malheur de chercher son ton tout le long de la séance ; il ne le trouve pas. C'est donc un essai métaphysique décousu et resserré, tentant des pointes de comédie ou de contemplatif lui-même inassumé.


Geoff Murphy avait manifestement trop de possibilités et décide de n'en retenir que les petits bouts pour les stocker à la surface et rendre l'heure et demi la plus dynamique possible, tout en suivant un fil enfantin. Ce n'est pas tout à fait un échec car la séance reste dépaysante et son caractère improbable, nourri par de bonnes et de mauvaises raisons, lui donne un certain attrait, éventuellement un charme. Il y a le squelette d'un film culte et ça peut séduire. Les relances fonctionnent généralement même si tout est très court et voué à s'effacer ; par exemple, l'entrée du deuxième puis du troisième survivant booste le film mais ne suffit bientôt plus, voir l'assiste dans son enlisement.


http://zogarok.wordpress.com/

Zogarok

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8

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