Rome après les ides de mars

Reconstitution d'un moment clef de l'histoire romaine - la fin de la République, la mort d'Antoine et l'ascension d'Octavien, futur Auguste - le film s'essaie à une reconstruction historique aussi réaliste que le permettent les techniques numériques dans la limite de moyens qui ne sont pas hollywoodiens, .

On appréciera l'intervention des historiens, qui permettent de rattacher la narration à ce que délivre par ailleurs l'archive. On sera sensible peut-être aux différentes atmosphères - les deux Villes de la Méditerranée d'alors, Rome et Alexandrie, et deux champs de bataille, Philippes et Actium.

Quelques détails éveilleront le scepticisme quant à la rigueur de la reconstruction : l'omniprésence du David de Michel-Ange a un rien de... décalé. Et certaines vues d'Egypte me rappellent surtout les visions des orientalistes du XIXè siècle.

Dit en latin d'époque - que l'on connait va les graffitis laissés sur les murs de Rome - et le Grec contemporain - puisqu'on ne connaît plus celui du 1er siècle avant l'ère chrétienne - la série pourrait mieux tirer son épingle du jeu, si la diction d'Andy Gillet (Octavien), au fort accent français, ne venait trop souvent nous torturer les oreilles. Le jeu des acteurs est inégal -( le fond vert n'aidant sans doute pas - et l'on ne croit pas franchement aux harangues faites en pleine mer à l'ensemble d'une flotte par un assez falot Antipas.

A tout prendre, cela dit, c'est plus convainquant que le Commode historiquement improbable de Gladiator. Et ça donne bien envie d'aller y voir de plus près. Relire Jerphagnon, par exemple. Ou attaquer une biographie d'Auguste, personnage assez antipathique, tel qu'on a bien voulu nous le servir ici. Ou encore relire l'Antoine et Cléopâtre de papa Shaky.