Père et fils
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le 8 mai 2015
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Bon, je ne vais pas cacher que j'ai eu un peu de mal avec ce film. Après son Elégie orientale qui m'a vraiment secoué, je suis un peu déçu par ce Sokourov et pourtant les qualités sont bel et bien là. Le film traite du deuil d'un père par son fils. Et ce traitement est si frontal que le film en est déprimant au possible. Je n'ai rien contre les films déprimants, j'adore Johnny s'en va-t-en guerre notamment, mais ici il s'agit du seul thème traité et ma foi, j'ai trouvé que sur une heure et demi c'était quand même un peu maigre. Et l'inévitable arriva: Je me suis un peu emmerdé. Et pourtant ça m'embête car cette oeuvre est intelligente, réfléchie et visuellement sublime. La photographie est d'une beauté, qu'elle soit en noir et blanc, en sépia ou en couleurs, elle reste parfaitement dans le ton macabre et dépressif du film. Puis cette mise en scène mon dieu, ces plans séquences qui s'étirent et qui étirent le malaise des scènes qu'ils filment. On y voit ce fils, seul avec le cadavre de son père et qui doit attendre quelques jours pour finaliser les obsèques. Quelque part je trouve que ce film a quelque chose de Tarkovskien dans sa capacité à capter l'essence de ce qu'il filme. Que ce soit la capture d'un visage ou d'un simple moment, il y a toujours quelque chose qui se dégage. Un simple plan sur cet homme qui s'endort aux côtés de son père mort m'a marqué par exemple. Ça dégage de la tristesse, du désespoir, ça nous montre un homme qui ne semble pas accepter encore la fatalité du destin. C'est rude et poignant.
Mais comme je l'ai déjà dit, le fond du film m'a paru très léger malgré un traitement intelligent et audacieux. Bon le coup de la gérante des pompes funèbres m'a un peu gavé, la société qui vient envahir la sphère privée et intime c'était tout sauf subtil et ça tranche avec cette narration par l'image à laquelle on a le droit pendant la quasi-totalité du film et c'est ça qui en fait sa force. Les images parlent plus que les personnes et ce n'est pas plus mal. D'autant plus que ces images sont parfaites et parfaitement illustratrices du néant qui caractérise cet appartement où une âme vient de partir. Ce film m'a ainsi malheureusement fait pensé à du Tsai Ming Liang, ça ne raconte pas grand chose pendant 1h30 mais ça l'étire à l'extrême. Un procédé audacieux mais qui me laisse personnellement de côté. Une oeuvre jusqu'au-boutiste, pas toujours subtile mais profondément humaine en fin de compte. Je comprends que ça puisse toucher énormément mais ce n'est pas mon cas.
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Créée
le 31 juil. 2013
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