Diabolique
Hystérique
Satanique
Cathartique
Et finalement peu de Hics
à objecter à cette oeuvre éminemment mystique.
On supportera ou l'on ne supportera pas le jeu hystérique des acteurs, qui donne au film toute sa personnalité. Un effet de style que l'on pourrait qualifier, aveugle, d'outrancier. Mais si on ouvre les yeux, que ce soit sur le rythme, l'enchaînement ou les décors, on lui découvre un intérêt capital.
Point question d'errance bohème dans ce film d'Europe de l'est. Ici, le personnage principal semble plutôt aller de lieux en lieux comme on monte les marches d'un immense escalier. Vêtus de bottes de sept lieux, cet étrange individu traverse des paysages avec une vitesse endiablée, passant de son manoir au château à la maison close à la forêt. Tout semble se confondre dans cet univers désolé et aride, dont la pâleur globale peut être assimilée à un amas d'os cadavérique. Une Pologne d'un temps révolu, peuplé d'un amas de gens au visage blafard et aux moeurs plus qu'incertaines.
Il est des oeuvres qui vous marquent. Ce film pourrait bien en être. Cela ajouté à la magnifique musique d'un illustre inconnu, qui semble emprunter pour le meilleur quelques codes aux musiques illustratives des films d'horreurs de Seventies, les Goblins en tête. Difficile à décrire comme à aimer ou à accepter, Le Diable demeure une oeuvre atypique, comme au carrefour entre deux mondes, celui des morts et celui des errants.
Amen.