À première vue, rien ne va avec le Divorce, entre son casting, son titre, son affiche et son synopsis, tout respire le Coup de foudre à Notting Hill, la comédie hollywoodienne spirituelle mais volontairement superficielle, linéaire, dégoulinante, efficace, et donc un réalisateur ayant cherché à cachetonner - il n'y a pas de mal à ça. Sauf qu'Un Divorce n'est pas un film de Yes-Man, mais un vrai James Ivory, même si pas son meilleur, loin de là tout de même, le réalisateur ayant même réuni son tandem habituel, son compagnon Ismail Marchant à la production et la lauréate du Booker Prize et de plusieurs Oscars Ruth Prawer Jhabvala au scénario, co-écrit avec lui. Et de fait, voilà une comédie romantique étonnamment dense, explorant de nombreux parcours, discutant beaucoup et assez justement, s'autorisant une sous-intrigue sur Georges de La Tour, bref apportant à un genre facile et assez éculé un réel raffinement habituel aux œuvres du réalisateur, et la véritable satisfaction finale d'avoir vu des personnages grandir et s'accomplir. C'est du côté du casting français que cela pèche malheureusement, entre un Poupaud monotone et un Duris dont le manque d'alchimie avec Hudson est criant, mais leur bilan est rattrapé par un Lhermitte extrêmement investi, et l'on admire que le casting secondaire ait été assez soigné pour intégrer Jean-Marc Barr, peu présent mais si charmant, Close, Waterston ou Fry ! La beauté du film est ainsi de laisser craindre une comédie romantique Fox et d'y voir à ce point la marque d'Ivory, personne ne pouvant décemment regarder le titre, l'affiche, le casting, le synopsis, et s'attendre à retrouver autant du réalisateur.
6,75/10