Le Drôle de Noël de Scrooge
6.2
Le Drôle de Noël de Scrooge

Long-métrage d'animation de Robert Zemeckis (2009)

Je me souviens il y a 5 ans de la campagne d'affichage pour ce film, tiré d'un vieux conte de noël de Charles Dickens, avec les 3 fantômes, usé jusqu'à la corde dans la mesure où il est libre de droits. Ça ne m'avait pas tenté, mais on m'en a dit le plus grand bien, alors j’ai tenté le coup. Produit par Disney, même connaissant l’histoire en théorie sombre, je m'attendais à un film pour enfants, dans la lignée du pole express vu qu'il utilise aussi la motion capture, avec le même réalisateur. Et ben punaise, à peine le livre de conte ouvert, BLAM, gros plan un visage cadavérique ! On est dans une entreprise de Pompes funèbres. Ça promet ! Scrooge est particulièrement sinistre, tout est sinistre chez lui. Son apparence (il a du en rebuter pas mal) ses manières, son lieu de travail...


Alors la motion capture, on ne reconnait pas spécialement Jim Carrey, il faut dire qu’il est bien grimé. Par contre on reconnait bien Colin Firth, qui joue son neveu. Car oui, visuellement, bien entendu, le film en impose (une scène a des effets de lumière remarquables) plus encore que le pole express qui en mettait déjà plein les yeux. Le plan qui survole la ville en début de film annonce la couleur. La musique d'Alan Silvestri (qui une fois de plus bosse avec Zemeckis) est nickel.


Après avoir engueulé la moitié de la ville, vilipendé son employé et prouvé qu'il était particulièrement avare, Scrooge rentre chez lui, le soir de Noël. Le film prend son temps, Scrooge mange longuement ses haricots dans la pénombre… passionnant pour les gamins. Sans compter, vu l’ambiance sombre à souhait, que j'imagine qu'au cinéma, pas mal d'enfants n'ont pas pu aller jusqu'au bout, trop effrayés. Les spectateurs savent comment se déroulent l'histoire, mais peu auraient soupçonné combien Zemeckis a refusé d'adoucir le compte. Car la scène qui s'ensuit prouve bien aux derniers sceptiques que ce film n'est franchement pas pour les jeunes enfants.


Comme vous le savez, un fantôme fait irruption chez Scrooge. Le spectre de son ancien associé, Marley. Posé par moments, mais capable d'avoir de brusques accès de fureur. Il est réduit à porter des chaines jusqu'à la fin des temps. Après un dialogue avec Scrooge, ce dernier voit avec effroi des milliers de fantômes flotter au-dessus la ville, tous portant un fardeau, voire souffrant de divers sévices corporels.


Quoi qu'il en soit, Scrooge va recevoir la visite de trois fantômes. Parfois doux, parfois joviaux, parfois cauchemardesques. Il reverra son enfance, son adolescence, ses premiers pas dans le travail, ses amours... mais tous ceux que Scrooge a aimé sont morts. Sa sœur, morte jeune, ayant laissé ses enfants, son ancien amour l'a laissé tomber quand il est devenu pingre, des gamins d'une maigreur à faire peur se décomposer youpi. On laisse parfois même le côté sinistre pour se concentrer sur le côté vraiment larmoyant et sordide de l'histoire.


C'est pourquoi les scènes plus légères et drôles font franchement du bien. Maintenant, cette noirceur, cette atmosphère parfois délectable, est une bonne chose selon moi, je trouve ça génial que l’histoire n’ait pas été édulcorée. Seulement, il y a un revers de la médaille : Délier l'histoire pour qu'elle fasse 1h30 rend le rythme parfois trop lent. Ça finit par devenir "trop".


Donc en gros : Pour les gens de 8 ans (minimum) et plus, et qui ne sont pas dérangés par un film au tempo très mesuré.

Régis_Moh
6
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le 8 juin 2015

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The Reg

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