Une sorte d'Indiana Jones peintre...morte à 90 ans...et le guide du Routard avant l'heure.

L'ancêtre de Photoshop! sans chirurgie esthétique elle avait le don de rendre beaux ceux dont elle faisait le portrait d'où son succès.


Elle avait aussi une technique pour détourner le regard concupiscent de certains de ces modèles hommes trop insistant à son égard, elle leur demandait de regarder au loin vers le haut...pour faire fuir leur regard afin qu'elle puisse peindre en paix...donc, sur pas mal de tableaux, ils ont tous l'air romantique , en train de regarder au loin, de donner l'air de penser...
mais en fait, les hommes peints avec cette méthode "romantique" " étaient ceux qui lorgnaient son décolleté (elle avait confié d'ailleurs le secret de cette méthode à sa mère qui ricanait à chaque fois qu'elle entendait sa fille les inviter à prendre cette pause )


Quelle vie elle a eu! j'avais vu passer des articles lors de la rétrospective de ses oeuvres à Paris il y a quelques temps...mais sans faire trop attention à sa vie.
Elle parcourt des milliers de kilomètres pour échapper à la Révolution et surtout trouver de riches clients à peindre. A Rome, elle refuse même de peindre le Pape car ils exigent qu'elle porte un foulard complet ;) ;) ;)
Paris Rome St Petersbourg Moscou Paris Londres...Le guide du Routard avant l'heure.


Un détail mais j'ai adoré comment les réalisateurs ont reproduit son périple en calèche à travers l'Europe comme les cartes dans Indiana Jones! https://youtu.be/2uQIbbNm33g?t=20


Je l'ai revu et j'ai aussi aimé la dispute d'historiens qui remettent en question son autobiographie: elle prétend que "la" Marie-Antoinette était si gentille et attentionnée comme Reine, qu'elle se serait même agenouillée pour l'aider à ramasser ses pinceaux lors d'une pause, Elisabeth Vigée Lebrun étant alors très enceinte donc la Reine aurait eu de l'empathie.


En exil en Angleterre, chassant des clients à peindre, elle froisse le peintre local John Hoppner qui est moins bon, donc moins cher mais qui compensera en organisant une cabale...il écrit un pamphlet moqueur...un peu comme dans le film Ricidule ...donc elle fuit des Révolutionnaires de Paris qui agitent des têtes en bout de pieux des gardes du corps de la Reine massacrés
mais elle se retrouve à se faire prendre la tête par un gros porc jalou qui la harcèle et reuissit à la faire fuir de Londres où pourtant elle avait du succès et vendait...
mais comme elle s'y ennuyait mortellement, ce Bully lui a fait une faveur!
...un de ses "tweets" sur Londres:
""Pas étonnant que les Anglais ont inventé le spleen. Ils s'amusent comme nous on s'ennuie""


Autres extraits: https://www.youtube.com/watch?v=7nhvsoRg6os
Son enfance: https://www.youtube.com/watch?v=o2vQGeAMn4A




(comme je doute de mes capacités à convaincre, et pour être plus clair, j'ajoute le texte complet de sa présentation tiré du site d'Arte qui souligne aussi cette visite avortée chez le Pape...
http://www.arte.tv/guide/fr/061836-000-A/le-fabuleux-destin-d-elisabeth-vigee-le-brun-peintre-de-marie-antoinette "Le fabuleux destin d'Elisabeth Vigée Le Brun, peintre de Marie-Antoinette
Peintre de renom, éprise de liberté, Élisabeth Vigée Le Brun n'a cessé de devancer son temps. Ce docu-fiction retrace le roman d'aventures de ses presque quatre-vingt-dix ans de vie, à l'heure où le Grand Palais lui consacre une première rétrospective.
Parmi les représentations conservées d'elle figure le magnifique Autoportrait au chapeau de paille peint en 1782, après un voyage à Anvers, où elle découvre le génie de Rubens. Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) est alors au sommet de son art. À une époque où la peinture relève presque exclusivement de la sphère masculine, elle s'impose comme l'une des meilleures portraitistes de son temps, elle "qui savait si bien embellir les visages et exprimer les âmes", confie une spécialiste. Enfant prodige formée par son père, elle a débuté à 14 ans.


"Regard perdu"


Alors que nobles et bourgeois veulent posséder leurs portraits, son talent est recherché. Belle, elle suscite le désir. Pour éviter les regards appuyés des sujets masculins, elle invente le "regard perdu", où le modèle fixe le lointain. Un effet romantique qu'elle crée et qui lui assure le succès. En 1778, elle devient la peintre de Marie-Antoinette. L'artiste sait adoucir les défauts de la reine. Avant la Révolution, Élisabeth Vigée Le Brun fuit la France. Durant cet exil de treize ans, elle se rend en Italie, en Autriche, en Angleterre, en Suisse, en Russie. Les cours d'Europe la sollicitent, mais elle conserve sa liberté quand elle refuse de réaliser le portrait du pape Pie VI qui veut lui imposer de travailler voilée. Cette ambitieuse excelle aussi dans la peinture d'histoire, genre pourtant réservé aux hommes. Le film brosse le portrait de cette peintre d'exception que l'histoire, écrite au masculin, fit longtemps passer au second plan. Fondé sur ses mémoires et alternant scènes de fiction, archives, et témoignages de spécialistes, il nous éclaire sur cet extraordinaire destin et sur la modernité du regard de l'artiste.")

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le 13 mars 2016

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