La complainte de la vieille fille

    Cette adaptation de la pièce de N. Richard Nash, qui officie également comme scénariste du film, m'intriguait au plus au point. Passer d'une scène de théâtre aux grands espaces américains est loin d'être un exercice aisé. Malheureusement, le pari n'est pas rempli.
     Et pourtant, la scène d'ouverture était prometteuse. L'escroc Bill Smith (Burt Lancaster) tente de vendre des anti-tornades maison à des villageois crédules. La vente est interrompue par les forces de l'ordre qui tentent en vain d'interpeller le gredin. La scène présente tout ce que j'attendais de ce film : un anti-héros qui tente d'escroquer son monde tout en faisant tourner le shérif en bourrique. 
     Mais contrairement à ce qu'indique son titre, le "faiseur de pluies" n'est pas le personnage principal. Il est supplanté par Lizzie Curry ( Katharine Hepburn ), vieille fille cherchant désespérément à se marier. Elle revient d'ailleurs d'un séjour infructueux parmi ses cousins. Son père et ses frères prennent même l'initiative d'inviter le shérif adjoint à souper pour qu'elle ait l'occasion de le séduire. Mais Lizzie enchaine les plaintes sur sa misère personnelle, rendant le personnage plutôt insupportable. 
   Au final, "Le faiseur de pluies" tient plus du mélodrame que du western ou de la comédie. Heureusement, Burt Lancaster amène une étincelle de malice salutaire dans cet ensemble décevant.