Le charisme a ses limites
Je m'aperçois avec tristesse que personne n'a encore daigné écrire sur ce film, alors je me lance, ne serait-ce que pour occuper le terrain. Objet singulier que ce documentaire sur le monde du...
le 8 sept. 2021
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Je m'aperçois avec tristesse que personne n'a encore daigné écrire sur ce film, alors je me lance, ne serait-ce que pour occuper le terrain.
Objet singulier que ce documentaire sur le monde du documentaire, à l'image de son titre à rallonge (clin d'oeil j'imagine à Rohmer et sa médiathèque). C'est le genre d'oeuvre qu'on a spontanément envie de défendre, de par le sujet abordé : comment un projet voit le jour porté à bout de bras par le charisme et l'enthousiasme d'un individu passionné, puis comment il se heurte à la réalité.
Il se trouve que l'homme en question, nommé Jean-Marie Barbe, est originaire d'un village rural ardéchois. Cela ajoute toute une dimension au film : la confrontation entre le monde agricole et celui de la "culture". On a ainsi droit au monologue édifiant d'un agriculteur après un épisode de grêle, ou à la vision, insolite pour le citadin que je suis, du maire saluant ses administrés depuis son tracteur.
Le sujet principal reste la décision de se lancer dans un investissement lourd, un vaste bâtiment destiné à abriter une cité du documentaire. Visiblement, le projet ne sort pas de nulle part. Le village a déjà une réputation bien établie, avec notamment l'organisation d'Etats généraux du film documentaire. Ce qui nous ramène au "fils de l'épicière" du titre, cheville ouvrière de l'activité dans son village natal.
On assiste alors aux discussions internes de la petite structure qu'il mène contre vents et marées à la réalisation de son projet. Sa force de persuasion emporte le morceau, non sans dégâts (mention en filigrane du départ d'une collaboratrice importante au début, récriminations des employés constamment sous pression par la suite). On s'amuse des enjeux politiques locaux, ou nationaux avec la visite d'une pimpante ministre de la Culture dont personne ne connaît le nom. On s'inquiète enfin de la viabilité de l'entreprise.
Toute cette partie "vie de bureau" est loin d'être inintéressante, mais beaucoup moins dépaysante. En tout cas pour moi et j'imagine pour la majorité du public se rendant en salle pour voir des documentaires. D'où ma note mitigée. A voir cependant si vous avez l'esprit curieux.
Créée
le 8 sept. 2021
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