Graine de potence
Il y a vraiment un monde entre les Borzage de la fin des années vingt, somptueuses perfections esthétiques et thématiques qui trônent au sommet de leur art et sa carrière postérieure... Nous sommes...
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le 19 nov. 2013
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Réaliser par Frank Borzage, Oscar du Meilleur réalisateur en 1929 et 1932 pour les films « L’Heure Suprême » et « Bad Girl », « Le Fils du Pendu » est l’un des films oubliés du grand public. Pourtant, c’est un classique du film noir américain, un angoissant film de suspense sortie en 1946.
C’est une intrigue qui pourrait être traitée encore aujourd’hui, elle évoque, l’exclusion, la persécution et la violence à travers le regard des enfants, mais qui malheureusement ne se perd pas arrivés à l’âge adulte. La somme de toutes ces aberrations peut entraîner un accident et érigé la folie chez les victimes de ces souffrances, et toute la force de ce récit se trouve forger par ces abominables épreuves.
L’œuvre de Borzage, mérite d’être redécouverte, d’une pour son intrigue, deux pour sa mise en scène et trois pour sa photographie. Mais pas que, le film est brillant, et dès les premières images, il nous entraîne dans un thriller profond et un drame psychologique intense, dont la noirceur du récit va enrôler l’intérêt des spectateurs.
Violent, crédible et palpitant, ce drame marque par son ambiance et ses décors de bayou, ses personnages, ses rebondissements, ainsi que par la mise en avant des laissés-pour-compte. À l’époque de sa sortie, c’est d’autant plus ambitieux et honorable de se permettre de porter à l’écran une telle allégorie. L’Amérique n’étant pas encore ouverte à toutes les formes d’acceptations d’autrui, le film ose aller s’engouffrer dans les marécages de la souffrance et mettre en avant se manque de tolérance dont le pays pâti.
Doté d’une mise en scène habile et de superbes interprétations, le film est renforcé par l’incroyable capacité qu’a le cinéaste à nous faire ressentir ce que les protagonistes endurent. On se retrouve mal à l’aise, colérique, égratigné, et triste, avec une question en tête : que ferions-nous dans de telles situations ?
Le comédien Dan Clark (« Le traqué », « Deep valley », « La voleuse ») est parfait dans ce rôle vertigineux, sa collègue Gail Russell (« La falaise mystérieuse », « L’ange et le mauvais garçon », « Le réveil de la sorcière rouge ») ne démérite pas, ils ne font qu’amplifier la qualité de cet audacieux et pessimiste film noir.
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Créée
le 11 févr. 2018
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