Vous n’avez pas la version en noir et blanc ?
Les Etats-Unis cherchent à se remettre de la 2nde guerre mondiale : il s’agit d’honorer les victimes, de saluer le dévouement des américains et de composer avec les dommages collatéraux. Thèmes somme toute parfaitement légitimes.
L’ouverture du film est pourtant assez prometteuse, par la découverte de l’enfant rasé et mutique, et lorsque le récit débute, filtré par la subjectivité de l’enfant, alignant les maisons, les parents adoptifs et le fantasme du métier de « Grandpa’ ».
Mais les artifices de la narration (les cheveux verts, franchement, c’est aussi convaincant qu’un épisode des Teletubies), la carte postale manichéenne de la société, divisée entre gentils apôtres du bien, et méchants commerçants et enfants ignorants est tout sauf captivante. Ajoutez la réunion des enfants victimes, sorte de Pays imaginaire de Peter Pan totalement improbable et vous avez le raisin sec sur le cake.
Bon, avec les meilleures intentions du monde, en emmenant un bus de l’école primaire, à la rigueur, et encore… La fable a ses vertus, mais là, c’est un peu rude. Oui, oui, la guerre c’est mal et la tolérance c’est bien, mais ça n’empêche pas l’exigence.
Chez moi, Losey, pour le moment, c’est celui-là et La bête s’éveille…Et je suis très loin d’avoir envie d’insister.
Le film a un mérite, il nous fait découvrir enfant Dean Stockwell le héros de Code Quantum et l’un des protagonistes de Dune, qui remplacera les cheveux verts par des costumes d’un gout tout aussi douteux.
Et surtout, pour les fans de Neil Young qui auront eu le courage de lire cette critique jusqu’au bout, Dean Stockwell est un grand pote du loner avec qui il a contribué en réalisant l’une des plus belles pochettes de sa carrière, celle de… American Stars’n bars. Et oué.