Et dire que le temps que j'écrive ces quelques lignes inutiles, une dizaine de 8 seront arrivés pour soutenir le nouveau Miyazaki... J'y allais pourtant en toute bienveillance mais ce n'est pas possible, ce mec va finir par m'énerver à violer l'oeuvre du maître et à la recracher sans une once de sa finesse. Je m'étonne à peine que Miyazaki l'ait congédié lors de la réalisation du Château ambulant même si je suppute grandement les vraies raisons.
Tout le début, c'est Chihiro ce chef d'oeuvre, sauf que ça ne marche pas. Inutile de préciser que je suis des plus friand de l'histoire d'un enfant qui découvre un monde fantastique au coin d'une ruelle. Mais non seulement, Hosoda pompe sans vergogne mais en plus, c'est résumé, amputé, cassé, dégurgité. Le voyage spirituel se fait à grand coups de raccourcis (ce fast forward hideux, cet antagoniste du héros à peine esquissé, ces allers et retours random entre les deux mondes, cette lycéenne fade...) et est guillotiné par un affrontement terre à terre sans plus de profondeur qu'un épisode de Shonen lorsqu'il devrait s'épanouir dans un monde merveilleux. Comme elle est loin la grâce de Miyazaki, cette délicatesse des moments infimes. Et plus ça avance, plus on retombe dans les travers d'Hosoda, là où il se fourvoie dans des enjeux basiques du genre, là où il faudrait appuyer sur l'âme de ses personnages. Ici, c'est esquissé, pas irrémédiablement mauvais non c'est sûr, Hosoda a du talent, mais fait avec précipitation là où Miyazaki bétonne le moindre cm2 de son image et de ses personnages. Deux antagonistes consistants ?
Parce qu'en plus, je suis désolé vraiment mais, c'est moche et grossièrement animé. Ce chara design à peine fini, ces aplats photoréalistes chiés sur la feuille, cette 3D trop visible... Je dis n'importe quoi ? Comment te dire...
Regarde ça et maintenant ça.
Regarde ce duel et maintenant celui-la.
Regarde ce décor et maintenant ça ou ça.
Et cet esprit et même cette baleine (tirée de Cat Soup) ou même celle de Mind Game et celle-là donc.
C'est pompé et ça manque d'âme. (et cette affiche argh)
Haters, me voilà.