Ce qui m'impressionne grandement dans le nouveau film du créateur de Ame & Yuki, ça n'est pas le chara-design ou l'animation (qui est superbe et incroyablement belle, cela va sans dire) mais surtout l'originalité de ses scénarios. J'avais déjà vanté à quel point avec l'accroche de "une femme doit élever seul des enfants ayant des pouvoirs particulier" celui-ci était allé loin des sentiers battus en proposant une histoire qui commençait par du surnaturel mais partait sur la voie du "slice of life" et sur une quête des origines.
Ici, c'est la même chose, passé un début autour d'un jeune garçon qui s'introduit sans le vouloir dans le monde caché des bêtes (assez pour que certains idiots hurlent au plagiat du Voyage de Chihiro) et qui devient l'apprentie d'une bête bourrue, la seconde moitié devient plus lente, plus terre à terre avec une histoire de retour aux origines, avant d'aborder un final partant totalement dans le fantastique. Certains trouvent que ça "coupe" le film en parties inégales, mais personnellement j'aime ce foisonnement dans l'oeuvre d'Hosoda, comme s'il ne se fermait aucune piste et qu'il était tantôt onirique, tantôt terre à terre. Mais du coup, cela donne au personnage du garçon, (Ran) une forme de vie et de psychologie bien plus complexe qu'il n'y parait.
Hosoda en profite pour approfondir les thèmes déjà présent dans Les enfants loups, avec une réflexion sur la parentalité, l'éducation, les origines le tout dans une histoire parlant de dualité homme/animaux. Une fois de plus, l'Homme n'est pas supérieur à l'animal et les tréfonds de l'âme humaine peuvent se révéler destructrice.
Bref, c'est très bien. Ca manque "un poil" de simplicité comme l'était "les enfants loups" mais ça reste encore dans le très haut du panier dans ce que nous offre l'animation japonaise.