Il y a des réalisateurs que l’on découvre complétement par hasard. J’aime l’animation japonaise que je ne connaissais que par les studios Ghibli et Miyazaki. Et puis un jour je suis allé voir La traversée du temps de Mamoru Hosuda et j’ai découvert un univers qui m’a beaucoup plu. Par la suite, je suis allée voir tous ses films et à l’annonce de la sortie du Garçon et la bête j’ai sauté de joie ! Et après avoir bataillé avec les horaires, je peux enfin vous donner mon avis.
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes... C'est l'histoire d'un garçon solitaire et d'une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d'une aventure qui dépasse l'imaginaire...
Difficile, très difficile de briller après avoir réalisé les enfants loups, qui est une petite pépite. Et pourtant, Hosuda a réussi à m’émerveiller à nouveau dans un style complétement différent. On suit l’histoire de Ren, jeune garçon qui se retrouve seul à la mort de sa mère. Il s’enfuit et décide, sur un coup de tête, de suivre la bête Kumatetsu pour devenir son disciple, après l’avoir croisé à Shibuya. Malgré les très fréquentes disputes, une relation forte naît entre les deux. C’est le premier bon point du film. La relation qui se construit entre les deux personnages principaux est forte et émouvante. Par rapport à d’autres films, où tout est accéléré, ici on prend conscience du caractère de l’un et de l’autre. Ils changent progressivement mais tout en gardant au fond d’eux ce qui les rends unique. Ce que j’apprécie aussi avec ce réalisateur c’est qu’il donne de l’importance aux personnages secondaires. Le bonze et le singe sont géniaux et très drôles !
L’histoire est très bien menée aussi. Même si certains passages auraient pu être retravaillés. Juste un exemple. A un moment donné, les quatre personnages partent en voyage pour rencontrer des grands maîtres des arts martiaux. Mais ce passage arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et est beaucoup trop rapide pour être vraiment réutilisé dans le film. Alors qu’il y avait vraiment matière à en faire quelque chose de très bien ! C’est dommage. Le reste du scénario tient très bien la route, on sent que le personnage principal est divisé entre deux mondes. Et la fin, la fin… je sais que je suis sensible mais elle a réussi à me faire verser quelques larmes.
Le seul point un peu négatif, c’est le graphisme. Le design des personnages était très proche (voire peut être trop proche) de celui des personnages des enfants-loups. Ils se ressemblaient beaucoup et ça a fini par me gêner, en partie à cause des humains.
En résumé, c’est un très bon film, que je recommande pour ceux qui ont aimés les enfants loups ! C’est différent mais tout aussi touchant.