Le féminisme chez notre gendarme préféré !

Malgré son scénario invraisemblable et du fait qu’il soit considéré comme le plus mauvais film de la série, Les gendarmes et les extraterrestres a tout même connu son succès lors de sa sortie dans les salles de cinéma, assez pour agrandir la série avec un sixième épisode, en remplaçant cette fois-ci les extraterrestres par des femmes. À l'époque de la sortie du long-métrage, les femmes commençaient à occuper des postes dans la gendarmerie, un prétexte qui était sans doute sympa à intégrer chez nos gendarmes du rire. Des femmes dans la gendarmerie ? Pourquoi pas, c’est tout même bien plus potable que des aliens venant casser les pieds à nos gendarmes. Et on sait bien que la femme est une distraction à faire tourner la tête de n’importe quel homme. C’est ce genre d’image qui est abordée dans ce film, quatre nouvelles recrues, toutes aussi belles, charmantes et jeunes, présentes pour être formées par nos mythiques gendarmes.

On aurait pu espérer visionner un long-métrage avec un scénario intéressant et digne de ceux des autres épisodes, bourrés de gags, de problèmes et de bêtises à n’en plus en finir. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Déjà ! Il faut savoir que le réalisateur Jean Girault a trouvé la mort pendant le tournage, ce qui a dû compliquer énormément la réalisation et aussi le montage du film. Rien que ce problème, on voit bien que la production n’est pas de la même qualité que celles des autres épisodes, le rythme est mal réglé, certains gags sont assez mal filmés et ça part un peu dans tous les sens. Mais même si le réalisateur était vivant pendant tout le tournage, le scénario est assez bête dans son écriture. On sent malheureusement que les idées sont épuisées, que les scénaristes ne savent plus quoi faire de nos gendarmes et que les gags ne sont pas aussi profitables que ceux des autres épisodes, comme la scène ridicule de la danse de couple, en plein milieu d’une route.

Toutefois, le film est à moitié sauvé par l’interprétation honnête de Louis de Funès qui reste très attaché et fidèle à son petit personnage insolite de gendarme incontrôlable, il garde toujours la même pêche pour exprimer toutes sortes de grimaces. Y compris Michel Galabru, Guy Grosso et Michel Modo qui déploient la même énergie que celle des autres films, rien que pour amuser la galerie, même si la vieillesse commence à se faire sentir. Étonnamment ! Claude Gensac est de retour dans la série, après avoir été remplacée par une autre comédienne dans la précédente production. Ravi de la revoir mais c'est à peine si on la reconnaissait, elle se montre un peu grotesque dans certaines scènes. Les comédiennes campant les gendarmettes sont jolies à voir, elles savent semer la discorde chez nos gendarmes, surtout quand elles disparaissent l’une après l’autre.

Il avait moyen de faire un bon film et surtout de sauver la série d’une manière salvatrice, même si l’ensemble est du déjà vu, du pur recyclage des autres épisodes. Malheureusement, on s’en lasse et on sent bien que c’est l’épisode de trop. On peut se divertir pendant un bon lot de scènes insolites comme le démontage extravagant du 2 CV conduit par la sœur fofolle mais comme je l’ai dit, c’est du déjà vu et cela ne marche pas aussi bien. En regardant bien ce sixième épisode, on peut se dire que le budget n’est pas le même que celui des autres épisodes, de quoi donner malheureusement le statut de navet à ce sixième épisode pour la majorité de la presse française. Je ne considère pas ce film raté comme certains le disent mais c'est sûr que cela vaut guère mieux que les quatre premiers épisodes, le fait déjà d'employer des femmes est déjà un signe d’affaiblissement pour cette série si culte de la comédie française. 5/10

A fait pipi jusqu’à l’âge de 14 ans…OH Cruchot !