Rédemption
Le génie du mal n'est pas un film agissant directement sur nos émotions. Dés les premiers instants,nous nous positionnons plutôt comme des criminologues, observateurs minutieux d'une jeunesse...
le 19 avr. 2020
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5
Deux jeunes gens de la haute société américaine partagent le mépris de leurs semblables, et ne rêvent que d'actes criminels qui les affranchissent du respect des lois. Le plus doué d'entre eux, personnalité tourmentée et solitaire, en demande d'amour, subit la domination de l'autre, plus banal exemple d'enfant gâté. Ils en viennent au crime le plus crapuleux qui soit, enlever un enfant et l'assassiner. On voit les personnages évoluer entre le campus universitaire qu'ils fréquentent, matière propice pour mettre en scène leur besoin de subversion, et leurs foyers respectifs, source de tension pour l'un, provende d'affection inconditionnelle pour l'autre. A partir d'un indice (le "faible" a laissé ses lunettes sur le lieu du crime), le procureur chargé de l'enquête va habilement jouer de la friabilité du lien qui associe les deux jeunes gens pour les amener à l'aveu. Va alors apparaître l'avocat chargé de défendre les deux assassins, interprété par Orson Welles pour un très bon numéro.
Le thème principal du film s'enracine à la fois dans le fameux "Crime et Châtiment" de Dostoievsky, et dans les controverses auxquelles l'interprétation difficile du "Ainsi parlait Zarathoustra" de Nietzche et son surhomme a conduit le monde intellectuel (et plus loin, pensons à l'accaparement de la pensée Nietzchéenne par le nazisme). Fleisher reprend ce thème dix ans après Hitchcock dans "La corde": il n'en égale certes pas la densité, puisque Hitchcock dans un quasi plan unique montrait le crime, son élucidation et son jugement, mais il propose un drame très bien mis en scène et qui ne m'a nullement ennuyé. C'est même pour moi une incitation à approfondir ma connaissance d'un réalisateur humaniste, préoccupé de produire un art populaire qui reste préoccupé d'exigence esthétique. Dans cet esprit, je vous invite à (re)découvrir son "Soleil vert", parabole écologique bien avant l'heure, dernière prestation d'un autre monstre consacré, E.G. Robinson.Je vous avoue que j'avais dormi un peu. Pour ce "Génie du mal", j'ai tenu le coup.
Créée
le 16 nov. 2015
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