Qu’il est délicat de parler de maladie, encore plus lorsque cela concerne des enfants, un sujet presque tabou ou auquel nous n’avons peut-être pas envie de se confronter, parce que c’est une réalité qui fait peur, à laquelle on ne veut surtout pas penser, mais c’est pourtant le quotidien de beaucoup. Des enfants plus ou moins jeunes, qui souffrent du pire, qui doivent passer par des épreuves insoutenables, des enfants qui perdent très vite leur insouciance, leur innocence, qui sont dans l’obligation de penser parfois au pire et qui doivent grandir plus vite que les autres, passant bien trop rapidement à l’âge adulte. Mais justement, à travers la présence de ces clowns on vient leur redonner ce souffle de vie, de folie qu’ils ont perdu, l’espace de quelques trop courts instants, il n’est plus question de maladie, simplement rire, s’amuser, vivre dans une petite bulle de bonheur où tout est possible, y compris redevenir cet enfant simplement normal. Mais finalement, ce sont pour les adultes que cette situation est la plus difficile, c’est pour nous qu’il est plus ardu d’avoir ce regard de banalité, de faire abstraction de tout cet aspect médical, c’est un travail sur soi, qui apprend finalement beaucoup sur nous-mêmes et qui nous offre une leçon de vie absolument percutante. À la réalisation, on retrouve Booder et Gaelle Falzerana, un duo qui a su apporter une joie de vivre, une poésie à cet univers si froid, si aseptisé, ils ont apporté des couleurs dans un monde où il en manque cruellement et surtout, ils ont apporté toute la lumière nécessaire. Visuellement, bien sûr, il n’y a rien d’exceptionnel, pour autant, là où on pouvait craindre une ambiance trop sombre, ça n’est jamais le cas, l’espoir est omniprésent, malgré la dureté, malgré l’inéluctabilité parfois, il reste toujours présent, prêt à illuminer les instants les plus éprouvants. En ce qui concerne le scénario, assez simple, l’essentiel n’est pas dans la complexité, mais dans le récit qu’il nous offre, dans cette leçon de vie, riche de courage, de volonté, dans le parcours incroyablement percutant de ces enfants, qui vivent le pire et qui ont pourtant cette force incommensurable en eux. Alors, c’est une relation sublime qui se tisse, une amitié qui se construit peu à peu, une confiance qui s’acquiert au fil du temps, c’est un véritable échange qui se fait, parce que chacun a finalement besoin de l’autre pour remonter la pente, pour retrouver du sens et pour se guérir mutuellement, pour vivre tout simplement. Quant au casting, il est incroyablement efficace, je suis particulièrement surprise par la force de l’interprétation de Booder, Gerard Giroudon est absolument bouleversant et il en va de même pour Adèle Pinckaers qui m’a profondément touché.
En bref : Un film qui aborde un sujet ô combien difficile, parce que c’est une réalité à laquelle on ne veut pas spécialement se confronter, celle des enfants malades, il ne tombe jamais dans le pathos, même pendant les moments inévitablement plus difficiles, c’est au contraire, un récit riche d’espoir, une explosion de couleurs, de joie de vivre, qui nous apprend beaucoup et qui restera gravée dans nos mémoires !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2023/03/23/le-grand-cirque/