Le hérisson, c'est Renée Michel (Josiane Balasko), enlaidie à plaisir en gardienne d'un immeuble parisien chic, recluse dans sa loge avec son chat. Son seul plaisir est la lecture. Dans la minuscule loge qu’elle occupe, elle a transformé une pièce en bibliothèque où elle lit de la philosophie, de la poésie... Son autre passion est de manger du chocolat noir. Pour les gens de l’immeuble, elle est invisible et cela ne la gêne pas, bien au contraire.
Dans l'immeuble vit une famille fantasque de "bobos" (bourgeois bohèmes pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la signification de ce terme), la famille Josse, composée de :
- le père, Paul
- la mère, Solange
- la fille aînée, Colombe
- la cadette, Paloma (11 ans) surdouée suicidaire
La vie routinière de l'immeuble est bouleversée par l'arrivée d'un énigmatique Japonais, M. Kakuro Ozu (Togo Igawa) qui fait totalement réaménager l'appartement qu'il va habiter. Riche et discret, il saura déjouer la carapace du "hérisson", comprenant que sous la façade peu amène qu'elle présente, Renée Michel cache une personnalité riche et cultivée. Un deuxième personnage l'a percée à jour, c'est Paloma : elles deviennent deux amies très proches et Renée donne à Paloma, qui passe son temps à imaginer une manière de se suicider, le goût de vivre.
Mon opinion sur ce film
Les lecteurs qui me suivent sur ce blog le savent : j'ai du mal avec les comédies, surtout celles dites "à la française", que je trouve généralement d'une vulgarité insupportable et que je fuis comme la peste. Bien que j'aie eu l'occasion d'apprécier Josiane Balasko dans des rôles sérieux et que je la considère (au même titre que Michel Blanc ou Gérard Jugnot) comme d'excellents artistes, je ne serais pas de moi-même allé voir ce film sans une erreur de programmation. Mais je ne l'ai pas regretté, bien au contraire. Josiane Balasko est parfaite dans ce rôle de mégère qui cache, sous son masque, une culture et une sensibilité à laquelle on ne s'attendait pas. La petite Paloma (Garance Le Guillermic) est, comme souvent le sont les enfants acteurs, éblouissante de dynamisme et de spontanéité. Togo Igawa, l'énigmatique locataire, a été aussi pour moi une découverte.
Seule la fin m'a paru ratée. Elle respecte le livre mais passe mal au cinéma ou, du moins, aurait dû être différemment mise en scène.
La musique en demi-teinte de Gabriel Yared (grand compositeur français qui a écrit de très nombreuses BO, dont celles d’excellents films comme Retour à Cold Mountain ou Le talentueux Mr. Ripley), accompagne discrètement ce film.