Du pareil au même

On se demande bien ce qui a pu motiver la mise en chantier d’une nouvelle adaptation de l’œuvre de Frances Hodgson Burnett, The Secret Garden, sinon la volonté de remettre au goût du jour une histoire déjà portée au cinéma il y a près de trente ans, pour un résultat similaire, l’originalité et la surprise en moins. Une certaine poésie du jardin, portée par quelques beaux mouvements de caméra et la partition allègre de Dario Marianelli, rehausse un film terne et répétitif, simple conversion au numérique de ce que proposait Agnieszka Holland. Non que l’épreuve du deuil ne reste un thème universel et complexe à aborder avec l’enfant ; néanmoins, le marteler d’une façon aussi balourde pendant une heure et demie finit par franchement agacer. Aucune finesse dans l’écriture des personnages avec, en guise de protagoniste principal, une jeune fille difficile à supporter… Seul l’incendie dernier offre une séquence intéressante, l’enfant volant au secours de l’adulte sauvé in extremis du feu qui le ronge depuis des années et sur le point de le consumer entièrement. Aussi le spectateur est-il invité à aborder le monde adulte par le prisme de la mort et à se défier des apparences, souvent trompeuses, de rejet. « Le deuil transforme les gens », conclut l’un des jeunes. L’adulte apparaît comme un corps souffrant auquel il manque un raccord à la poésie et l’imagination, toutes deux détenues par l’enfant. On a déjà vu ça mille fois, mais après tout n’est-ce pas le propre de l’homme que de se raconter encore et toujours les mêmes histoires ?