Paris Mai.

Mai, Mai, Mai Paris Mai...
Mai 62 : "Paris était alors une ville si belle que bien des gens préféraient y être pauvres plutôt que riches partout ailleurs".
Les témoignages se suivent.. et ne se ressemblent heureusement pas.
On passe du couple un peu pataud au vendeur de costume lucide et agacè d'avoir soit sa femme, soit son patron sur le dos et de ne plus avoir son quart d'heure de tranquillité, le matin en se rendant au travail, à cause de sa voiture.
Le temps commençait déjà à raccourcir.
On écoutera fasciné les exposés d'un jeune sénégalais et d'un apprenti maçon d'origine algérienne, deux individus profondément épris de la France, d'une logique implacable dans leur propos et d'un humour tranchant.
Puis, lentement, au fil des anecdotes, le film monte en puissance et s'enveloppe d'une étrange mélancolie.
C'est le spectre de Fantomas qui rôde. Du cimetière de Montmartre, jusqu'au bord de la scène, en passant par la rue Mouffetard, l'Etoile, la Bourse ou la rue Tolbiac.
Il y a quelque chose qui se passe en ce Mai 62, Paris et les parisiens changent.
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Montand : "Tant qu'il y aura de la misère nous ne serons pas riches. Tant qu'il y aura de la souffrance nous ne seront pas heureux. Tant qu'il y aura des prisons nous ne serons pas libres."
... Mai, Mai, Mai Paris.