It's Raining Men.
Publié en 1996, le best-seller de Helen Fielding se devait forcément d'atterrir sur grand écran, le roman ayant un fort potentiel de comédie romantique. Ce sera chose faite en 2001, l'héroïne peu sûr...
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le 1 juin 2016
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Adaptation cinématographique libre du roman du même titre écrit par Helen Fielding, Le journal de Bridget Jones, est une version modernisée, inspirée par le livre Orgueil et préjugés. Réalisé par Sharon Maguire dont c’est ici le tout premier film, Bridget Jones nous conte les mésaventures d’une trentenaire qui peine à trouver l’homme de sa vie. Porté par un casting quatre étoiles, cette comédie so british rafraichira les petits cœurs des trentenaires et autres maudits en amour.
Le film qui parlera aux trentenaires
Le troisième opus des mésaventures de Bridget Jones étant sorti cette semaine, grand temps il était que de découvrir les deux premiers opus. Lorsque le premier film était sorti en 2001, j’avais de nombreux aprioris. L’humour british, les acteurs (même si j’adore Hugh Grant et Renée Zellweger) et l’histoire ne me parlaient pas, ne m’emballaient pas. Puis quand on est ado, on veut voir de la bagarre quand on va au cinéma ! L’année prochaine, j’aurais atteint, tout comme notre personnage principal féminin ma trente deuxième année. Je me suis lancé par curiosité dans la vision du premier film. Quel plaisir de m’apercevoir que je l’avais très mal jugé (ou bien est ce mon âge qui y a joué). Amis trentenaires toujours célibataires, ayant toujours le chic pour tomber sur des hommes ou femmes qu’il fallait éviter, je pense avoir trouvé le remède idéal.
Vous êtes du genre à écumer les gaffes et autres maladresses dans votre vie quotidienne ? Le genre à avoir des amis (ou ne pas en avoir) qui vous donnent toujours les pires conseils sur le plan sentimental ? Le genre à passer vos soirées seuls(es) à écouter de la musique ou regarder un film romantique pour trentenaires déprimés en vous lamentant sur votre triste sort et ressassant vos échecs passés? Le genre à vous emporter très (trop) vite lorsqu’un homme ou une femme semble vous avoir remarqué(e) ? La vie ne vous a pas fait de cadeau en vous offrant une famille vous faisant subir leur enfantillage ? Vous vous couvrez en ridicule chaque fois que vous prenez la parole ? Vous en avez marre d’enchainer les soirées ou autres évènements où tout le monde est en couple, marié (voir, attendant un enfant) sauf vous ? Tous les gens dans votre entourage ont avancé, ont évolué alors que vous, vous semblez stagner ? Pour couronner le tout vous avez pris du poids à force de vous gaver de glaces et autres sucreries dont votre médecin vous avait pourtant déconseillé de trop en abuser ? Ce film où tous ces éléments cités seront montrés, sera peut être l’élément déclencheur qui vous aidera enfin à vous donner le courage d’avancer et avoir la vie que vous méritez.
Les personnages principaux
Bridget Jones (interprétée par Renée Zellweger) : Notre héroïne. Indépendante, brillante, intelligente, enrobée mais pourtant charmante, elle entamera une relation avec Daniel, son patron, tout en ignorant les avertissements de Marc qu’elle rencontre à chaque grandes occasions. Bridget est plus du genre à subir qu’à infliger. Pas une once de méchanceté en elle.
Marc Darcy (interprété par Colin Firth) : Jeune bourgeois timide, rigide, fier et coincé (vu les pulls que sa mère lui tricote, il y a de quoi) mais brillant avocat. Il semble avoir un contentieux avec Daniel. Le nom de Marc Darcy fait référence au personnage du même nom dans le livre Orgueil et préjugés dont le film s’inspire. Colin Firth est le choix idéal pour ce personnage énigmatique pas aussi désagréable qu’il n’y parait.
Daniel Cleaver (interprété par Hugh Grant) : Propriétaire de la maison d'édition Pemberley Publishing où travaille Bridget. Séduisant, Daniel est un véritable coureur de jupons qui jettera son dévolu sur notre héroïne. Performance rare pour Hugh Grant qui casse son image de grand benêt gentil pour un homme manipulateur.
Pamela Jones (interprétée par Gemma Jones) : La mère de Bridget. Elle critique constamment le look négligé de sa fille et cherche par tous les moyens à la marier. En pleine ménopause, Pamela, égoïste et superficielle, décidera de quitter son mari pour se lancer dans une carrière dans l’audiovisuel où elle deviendra l’assistante d’un célèbre présentateur d’une émission de télé-achat.
Colin Jones (interprété par Jim Broadbent) : Le père de Bridget. Papa très pantouflard mais adorable, il vivra très mal sa séparation d’avec sa femme qu’il ne reconnaitra plus. Il est très proche de sa fille.
All by myseeeelllfff…
Hommes ou femmes mal dans votre peau, vous allez forcément vous attacher à cette jeune femme complexée qui croit que c’est simplement en portant une tenue sexy qu’elle se fera remarquer. On a tous un petit coté Bridget Jones qui sommeil (ou a sommeillé) en chacun de nous. Renée Zellweger offre une prestation parfaite dans le rôle de notre trentenaire. L’actrice, qui n’a pas hésitée à prendre 12 kilos pour le film est très convaincante. A la fois championne toute catégorie en matière de maladresses, drôle malgré elle, souriante, fragile, naturelle, complexée, paumée, adorable comme jamais, Zellweger joue de manière juste sans jamais exagérer. On est sans l’ombre d’un doute touché par ce personnage qui ne cherche qu’à vivre comme une femme de son âge.
Le triangle amoureux Grant/Zellweger/Firth est 100% glamour, il marche alors que nos trois personnages sont très différents. Un éditeur qui change de femme comme de chemise, un avocat snobinard et très pète sec. Entre le sourire de tombeur du beau Hugh ou bien le regard de chien battu de Colin Firth, il faudra faire un choix judicieux.
Le journal de Bridget Jones mise beaucoup sur le comique de situations. Résultat, certaines séquences sont hilarantes. Celle qui retiendra surement le plus votre attention : la scène de bagarre entre Hugh Grant et Colin Firth. Culte. Ce type d’humour, c’est l’un des atouts du film qui n’affichera en prime aucunes prétentions. Peut être quelques exagérations, quelques petites maladresses, rien de bien méchant mais j’ose espérer qu’une femme aussi maladroite, maudite socialement (la famille de Bridget avec son oncle qui lui met toujours la main au derrière) et sentimentalement n’existe pas.
Don't wanna be
Le sujet du célibat a été largement traité dans bons nombres de films. Mais pourtant ici, on c’est décidé à le montrer d’une autre manière avec déjà comme lieu d’intrigue : l’Angleterre en plein hiver. De quoi remplir cette comédie déjà très colorée de poésie. On accentuera bien sur la vie pathétique que mène notre pauvre Bridget. Les situations font rire, mais par moments, ça nous calme lorsque l’on se rend compte qu’il y a quelques similitudes entre la vie de notre héroïne et la notre. Et c’est LA que les larmes vont couler, LA que vous allez peut être vous dire qu’il est temps vous aussi de changer, d’évoluer. Le journal de Bridget Jones a un coté sage en décidant de ne pas trop se la jouer grossier et dévoiler suffisamment le peu de scènes d’ébats sexuels.
Si la série Sex and the city (la série que je suivais mais qui me mettais chaque fois dans une colère monstrueuse devant tant de bêtises), qui a quelques similitudes avec notre film, était un peu trop malsaine (en nous montrant pratiquement TOUT des ébats de nos héroïnes), exaspérante avec ses héroïnes hyper prout prout et matérialistes au possible, Le journal de Bridget Jones se la jouera plus authentique, plus simple avec une héroïne incarnant à la perfection une jeune trentenaire loin d’être une bimbo qui involontairement, voudrait ressembler aux mannequins de ses magazines people mais qui est trop maladroite pour qu’on la prenne au sérieux. Bridget Jones veut que le spectateur retrouve le sourire et lui livre à l’occasion un joli message d’espérance dans ses échecs amoureux. Comme si ça ne suffisait pas pour captiver, pour émouvoir, Le journal de Bridget Jones compte sur SA bande originale que vous aurez envie de posséder et écouter en boucle.
All by myself anymore
Du duo Diana Ross/Marvin Gaye en passant par Robbie Williams, Chaka Khan et son I’m very woman, Aretha Franklin et son tube « Respect », la reprise d’It’s raining men de Geri Halliwell ou bien encore l’émouvante Out of Reach de Gabrielle, notre film est sublimé par cette bande originale richissime et merveilleuse. Tout comme cette œuvre, on vogue entre tristesse et joie. Une des meilleures bo pour une comédie romantique.
Coté scénario, il est plutôt bien garni avec pas mal d’évolutions des personnages, de changements de décors et de rebondissements. Un autre charme qui ressort de ce film : les monologues où Bridget nous parle de son ressenti. C’est bien amené, bien utilisé et ça permet d’avoir une meilleure connexion entre le spectateur et le personnage. L’alcool, la cigarette, le poids (avec port de la célèbre culotte gainante pour camoufler son bidon et pouvoir rentrer dans sa sublime robe de soirée), la solitude, le travail, la famille, les amis, les amours, les emmerdes (comme dirait un certain Charles Aznavour), tout y passe. C’est avant tout destiné à un public féminin mais le petit charme que le long métrage dégage et la psychologie des personnages peut aussi bien parler à un public masculin. A noter qu’on est loin d’une comédie romantique niaise. J’ai été totalement séduit par ce film et comprend pourquoi il a tant marqué, conquis le cœur de beaucoup de lectrices ou/et de spectatrices.
Au final, Le journal de Bridget Jones est une douce comédie romantique au doux parfum British qui fera réfléchir autant que rire et pleurer. Une mise en scène maitrisée, une galerie d’acteurs attachants, une bande originale riche, c’est frais, c’est mignon, c’est sincère, c’est drôle, c’est romantique, c’est sympathique voir presque thérapeutique. A conseiller aux trentenaires femmes, et mêmes HOMMES.
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Créée
le 6 oct. 2016
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