Tourné entièrement à l’I-phone, Le Kiosque est pourtant un documentaire à la mise en scène construite et intéressante pour une durée plutôt courte. On y découvre les coulisses du métier de kiosquier grâce à la réalisatrice issu d’au moins trois générations de commerçants. Alexandra Pianelli explique la création et l’évolution des kiosques passés de la Ville de Paris à des groupes de publicité et de presse, comment la vente de journaux s’organise et pourquoi le métier est en train de disparaître avec le numérique. Même si elle très souvent en plans quasi fixes, l’expérience est intéressante car la fibre artistique et manuelle d’Alexandra ressort ( étant issu d’études dans l’Art).En utilisant le découpage, la peinture, le dessin et des trucs de montage, Le Kiosque est un documentaire vivant, ludique. L’autre dimension, c’est l’aspect humain du métier car en plus des habitués attachants du seizième arrondissement de Paris ( notamment un clochard et une petite fille danseuse offrant un cadeau de Noël), beaucoup de passage dans le kiosque pour demander son chemin, tailler une bavette ou même malencontreusement ouvrir son parapluie au milieu des revues ( la hantise d’Alexandra et de sa mère. Vous réalisez d’autant plus l’utilité sociale de ce lieu de vie et l’impact essentiel sur ses utilisateurs qui trouvent une respiration dans le bouillonnement urbain.Bien orchestrée, les tranches de vie du kiosque ( sûrement choisies elles aussi) sont aussi touchantes qu’inattendues et donnent une atmosphère rafraîchissante. On se dit au passage que le genre humain et parfois fréquentable. J’ai bien aimé les moments où Alexandra Pianelli saisit l’air du temps avec les unes du moment qui s’étalent et en disent long sur l’humeur française.Si vous hésitez à voir des documentaires de temps à autre, celui-ci pourrait pourtant vous toucher, vous informer et vous faire réviser des idées reçues car un kiosque, c’est une ouverture à part sur Paris et ses mœurs bien définis.