⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Le nombre actuel de projets d’adaptation « live » est un signe du temps : puisque l’animation a atteint un degré de perfection excédant largement le cadre de l’animation, autant prétendre faire un film à l’appellation pour le moins fallacieuse, puisque nous n’avons ici qu’un seul acteur sur fond vert.
Au vu de la liberté générée et de la qualité du rendu (fourrure, eau, végétaux, expression faciales, plus rien ne semble montrer les limites de la CGI), l’idée est défendable. Quand le réalisateur d’Iron Man prend les commandes de Mowgli on est en droit d’avoir des craintes.
La surenchère redoutée n’est finalement pas omniprésente. On sent bien quelques arrangements avec le scénario pour nous en mettre plein la vue, avec de nombreuses scènes collectives, au point qu’on se croit de temps à autres face à l’arche de Noé. Le mouvement général est bien maitrisé, autour d’une dynamique fondée sur la course : le long des troncs, dans les ravins (dont une séquence renvoie de façon un peu trop claire au Roi Lion), dans la savane, le jeune enfant agile détale et la caméra prend plaisir à le suivre avec fluidité. Certains combats sont un peu épileptiques et manquent de lisibilité, et deux scènes maitresses, la poursuite du roi des singes en mode King Kong et le combat final n’échappe pas aux pesanteurs de rigueur dans les blockbusters. Le film accuse aussi quelques longueurs, mais qu’on peut mettre aussi à son crédit pour équilibrer par certains dialogues une incarnation des personnages ponctuant les séquences d’action.


La principale frustration, si l’on compare cette version au chef d’œuvre original de 1967, provient de la dimension comique, clairement réduite ici. Baloo nous fait certes un petit revival de sa chanson fétiche, mais ses apparitions sont clairement sacrifiées à l’action plus générale, voire épique, ce qui nuit un peu au divertissement enfantin.
On saluera l’ajout d’une idée assez intéressante : celle de l’instinct humain de Mowgli le poussant à créer des « astuces », opposées au monde des animaux. D’abord réprimandées, ces ébauches de civilisation (ramasser l’eau avec une écuelle, faire de lianes des poulies) pimentent le récit de trouvailles, et seront l’objet de l’émancipation de l’enfant.


Rien de bien révolutionnaire, donc. Le livre de la jungle version Favreau est une nouvelle étape dans la perfection toujours croissante des effets numériques, qui ont le mérite de rester la plupart du temps au service d’une histoire plutôt attachante.

Sergent_Pepper
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Nature, J'ai un alibi : j'accompagnais les enfants., Vus en 2016 et vu en salle 2016

Créée

le 14 avr. 2016

Critique lue 2.3K fois

74 j'aime

6 commentaires

Sergent_Pepper

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

74
6

D'autres avis sur Le Livre de la jungle

Le Livre de la jungle
Sergent_Pepper
6

Fast & Curious

Le nombre actuel de projets d’adaptation « live » est un signe du temps : puisque l’animation a atteint un degré de perfection excédant largement le cadre de l’animation, autant prétendre faire un...

le 14 avr. 2016

74 j'aime

6

Le Livre de la jungle
Behind_the_Mask
8

Jungle Fever

Ce nouveau Livre de la Jungle est une occasion, pour certains, de soulever de nombreuses interrogations ou encore de faire connaître leur scepticisme. Scepticisme quant à la pertinence ou même...

le 16 avr. 2016

63 j'aime

22

Le Livre de la jungle
Antoine3
2

Un peu trop de pâtes au pesto

Il est 00:45 je viens de passer ma journée à étudier, je rentre dans mon lit, je zone sur SensCritique, la routine, et je me rend compte que ça fait presque 5 mois que je n'ai plus écrit de critique...

le 27 avr. 2016

38 j'aime

5

Du même critique

Lucy
Sergent_Pepper
1

Les arcanes du blockbuster, chapitre 12.

Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...

le 6 déc. 2014

774 j'aime

107

Once Upon a Time... in Hollywood
Sergent_Pepper
9

To leave and try in L.A.

Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...

le 14 août 2019

715 j'aime

55

Her
Sergent_Pepper
8

Vestiges de l’amour

La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...

le 30 mars 2014

618 j'aime

53