J'ai découvert ce "Manoir maudit" , "Metempsyco" dans sa version originale juste après avoir revu "Les trois visages de la peur". Évidemment c'est un choc, une aventure dont on ne sort pas indemne. Je l'avais sans doute vu à la Cinémathèque (séance bis) mais je l'avais évidemment complètement oublié.
Le film est ultra miséreux, le producteur étant également le directeur photo pour gratter quelques lires.
Le film le plus fauché d'Antonio Margheriti, c'est Titanic à côté de ce Manoir maudit. La production n'ayant pas de quoi s'offrir des vrais rats emploient des hamsters ... les comédiens sont de quatrième zone et heureusement que les deux nymphettes du début du film sont vite massacrées car leur doublage est une catastrophe. Il n'y a qu'une VF à se mettre dans l'oreille avec une quinzaine de secondes en anglais sous-titrées en français ceci pour bénéficier de la version intégrale !
Le scénario n'a ni queue ni tête, on ne sait pas à quelle époque il se déroule, on a un hindou parachuté je ne sais pas pourquoi, un monstre plutôt réussi, entre Boudu et le Yéti avec un oeil qui dégouline. On ne sait d'ailleurs pas pourquoi ce monstre est là alors qu'on le voit assez souvent.
Quant à l'histoire d'amour entre le journaliste et Anna , elle est aussi crédible que Louis de Funès dans la Horde sauvage. Après une scène de semi nudité complètement ridicule au bord de la plage, où Anne et le journaliste se rencontrent, Boccacci dans la scène suivante nous montre la même Anne complètement amoureuse du grand reporter ... une ellipse digne de Bunuel.
Quelques cuisses et des nuisettes transparentes tiennent le spectateur à moitié éveillé.
La scène finale, dont je ne vous dirai évidemment rien, est pas mal du tout.
La partition musicale est atroce et ferait passer Jean-Jacques Debout pour Johannes Brahms.
La copie du dvd est évidemment en piteux état et les changements de bobines me rappellent les grandes heures de la Cinémathèque.
Le plus réjouissant c'est évidemment l'intervention d'Alain Petit dans les bonus. Toujours aussi passionné, il essaie malgré tout de défendre l'indéfendable ... et il a bien raison.
Il vous faut voir ce film si vous avez une âme de bis, avec de l'indulgence et de l'humour. Alain Petit emploie à son sujet le terme de film clandestin, donc si vous aimez la clandestinité ...
Je suis obligé de mettre une note pour publier ces lignes, je n'aime pas ça. C'est un "trois" pour la qualité intrinsèque, sinon c'est un "neuf" pour entrer dans le cinéma de genre que nous aimons tant. La moyenne des deux ça fait six ...
Amusons-nous avant toute chose et prenons du plaisir.