American Race
On ne peut pas dire qu’on n’est pas prévenus : un biopic sur une victoire américaine par Ford contre Ferrari n’impliquait pas vraiment un traitement dans la dentelle. Deux fausses pistes laissaient...
le 18 nov. 2019
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DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre sur SensCritique au moment où nous publions la critique. Avant, nous mettions 5 à tous les films mais il nous a été reproché de « fausser » la moyenne ou de le faire pour ressortir plus souvent dans le match des critiques. Espérons donc que cette nouvelle solution règlera le problème et contentera tout le monde. Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis (attention, spolies potentiels - et second degré certain).
Goudron : + + + + + + +
Conduite sportive : + + + + + +
Empreinte carbone : - - - -
Traces de pneus : + + + +
“Il arrive un stade à 7000 tours/minute, où tout s’efface. » (Carroll Shelby)
« Surtout les points sur ton permis quand tu tombes sur un radar… » (Nous)
Dans les années 50, les ventes de la célèbre marque de voiture Ford se cassent la gueule. Malgré des centaines de commerciaux et un immense département marketing peuplé de jeunes loups aussi formatés qu’un disque dur endommagé, la marque ne fait plus rêver.
Pour redresser la barre, le responsable marketing (Jon Bernthal) réussit à convaincre Henri Ford II, petit-fils du fondateur Henri Ford, de se lancer dans les courses automobiles. Comme n’importe quel mec qui a du fric à perdre et la flemme de trop bosser, ce dernier essaie dans un premier temps de racheter Ferrari pour profiter de leur expertise dans le domaine (la marque reste sur 5 victoires d’affilée au Mans). Mais Enzo Ferrari, dont les valeurs ne sont pas vraiment Ford-compatibles, les envoie balader en italien (c’est quand tu envoies balader quelqu’un, mais en faisant des grands gestes avec les mains et en disant « Va fan culo » de temps en temps).
Vexé, Henri Ford II n’a plus qu’une idée en tête, détrôner Ferrari sur le podium du Mans. Pour ça, il demande à Carroll Shelby (Matt Damon), le premier américain vainqueur des 24 Heures du Mans, de monter une équipe pour construire la voiture la plus rapide du monde. Ce dernier va pouvoir compter sur l’aide de Ken Miles (Christian Bale), un pilote brillant mais caractériel qui, lui non plus, n’est pas très Ford-compatible.
Mes connaissances en automobile se limitent à dire des phrases comme « Mets ton clignotant, connard ! » » et « Ok, une kangoo, c’est moche, mais y’a de la place ! » et pourtant, le scénario du film a réussi à bien m’accrocher. Votre potentiel manque d’intérêt pour les moteurs, les gros cylindres et le nombre de chevaux sous un capot ne devrait donc pas être un frein à votre plaisir.
Christian Bale n’a pas dû perdre ou gagner 30 kilos pour le rôle. Ce qui ne l’empêche pas d’être excellent (mais ce qui l’empêchera de postuler aux Oscar).
En lisant le synopsis, on aurait pu craindre que le film allait être une pub géante pour Ford. De ce point de vue là, c’est plutôt réussi puisqu’en sortant de la séance, on a envie de tout acheter, sauf une Ford.
Après Walk The Line et Logan, James Mangold confirme qu’il est un réalisateur plus qu’intéressant à suivre. Mais les vrais de vrais le suivront jusque dans Night and Day.
Le discours de Henri Ford à ses salariés au début du film en mode « Celui qui n’a pas une idée révolutionnaire à me présenter demain matin pour redresser la boite, je le vire ! ». Car c’est évidemment le rôle des ouvriers de résoudre ce genre de problème. Il ne fait cela dit aucun doute qu’un abruti sur LinkedIn le partagera au premier degré dans les prochaines semaines.
La petite présentation marketing de Jon Bernthal pour convaincre Henry Ford II d’investir dans les courses automobiles au début du film est très réaliste. Entre les 10 personnes présentes à la réunion sans qu’on sache pourquoi, le patron qui n’écoute que d’une oreille (aujourd’hui il serait sur son portable en train de répondre à des mails) et le diapo/Powerpoint qui plante au pire moment, c’est rassurant de se dire qu’en 60 ans, rien n’a changé.
À un moment, Matt Damon se prend une droite dans la gueule.
Si vous aviez quelques préjugés sur les Italiens, ce film va complètement les conforter.
La course des 24h du Mans est sympa mais souffre de quelques longueurs (ce qui ne manque pas d’ironie). Au final, celle qui a lieu juste avant est presque plus réussie. C’est quand même un peu con.
Comme tout film hollywoodien, le scénario fait preuve d’un manichéisme un peu caricatural (les gentils mécanos contre les méchants du marketing). Alors que, quoi qu’on en dise, les comédies françaises évitent ce problème puisque tous les personnages qu’on y trouve sont tous aussi détestables les uns que les autres.
Denny Hulme, le deuxième pilote de l’équipe (qui a donc conduit la moitié de la course au Mans) apparaît à peu près 8 secondes à l’écran. S’il n’était pas mort depuis 30 ans, il serait probablement un peu vexé.
À un moment, Matt Damon n’est pas loin de se prendre une clé à molette dans la gueule (mais il réussit à l’éviter).
Jon Bernthal ne tue personne. Mais dans un futur crossover, le Punisher ira probablement en Italie pour avoir une petite conversation avec Enzo Ferrari.
Le film n’a pas vraiment été tourné au Mans car sinon Christian Bale aurait dû passer son permis français, ce qui aurait fait exploser le budget du film.
Le plus difficile quand on participe aux 24h du Mans, c’est de devoir rester 24h au Mans.
Vous faites des efforts pour la planète en triant vos poubelles et en allant à pied chercher le pain, et pendant ce temps là, des mecs font des tours de circuit à 250km/h pendant 24h.
Avec sa ceinture de sécurité. Et dans une combinaison ignifugée.
En en sachant le moins possible sur cette histoire pour bien profiter du suspense. Évitez donc de vous renseigner trop sur le film avant d’y aller. En arrêtant de lire cette fiche par exemple. Surtout la rubrique juste après.
Il n’a pas fallu attendre le Qatar pour que le fric vienne pourrir le monde du sport.
Passer votre permis. Ne pas respecter les limitations de vitesse.
Passer la cinquième.
Rater un virage et mourir.
Les dos d’âne.
Les zones 30.
Les ronds-points.
Les priorités à droite.
Les mecs qui balancent des carapaces bleues dans Mario Kart.
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Créée
le 25 nov. 2019
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