Inception avant l'heure
Prenez un zeste de Lynch pour l'onirisme omniprésent qui rend délicieusement floue la frontière entre le réel et l'imaginaire, un pincée de Jodorowsky pour l'occultisme ambiant et le symbolisme...
le 5 oct. 2014
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Prenez un zeste de Lynch pour l'onirisme omniprésent qui rend délicieusement floue la frontière entre le réel et l'imaginaire, un pincée de Jodorowsky pour l'occultisme ambiant et le symbolisme ésotérique très présent, un soupçon d'Un jour sans fin d'Harold Ramis, une bonne dose de Tarkovski pour l'atmosphère des plus baroques, mystiques et étranges (mais aussi pour la réflexion qui, au final, ne manque pas de profondeur), et enfin une dernière bonne dose du film Inception de Nolan, sauf que cette fois-ci il n'est pas question d'intrusion dans plusieurs niveaux de rêves, mais de récits imbriqués les uns dans les autres. Ce mélange vous donnera une petite idée de ce à quoi ressemble ce drôle de film polonais.
Concernant les fameux récits, la seconde partie du film propose même jusqu'à cinq histoires en une (si ce n'est plus), qui au lieu de nous perdre ou de nous donner le tournis, nous immerge comme rarement et avec une facilité déconcertante, tant la maîtrise du procédé est parfaite. Sur toute la durée du film, la narration est donc en tout point remarquable, en plus de ne jamais faire faiblir le rythme.
L'esthétisme du film est superbe avec ses décors tantôt sobres et tantôt luxuriants (notamment les intérieurs), qui sont magnifiés par un noir et blanc de toute beauté. La musique n'est également pas en reste, avec quelques morceaux de classique qui nous transporte et surtout cette bande son des plus singulières qui rend l'atmosphère du film encore plus spéciale et étrange.
Enfin, à l'instar de toutes les autres critiques du film lues ici et ailleurs, je n'omettrais pas de souligner à mon tour l'admirable galerie de décolletés présente dans les récits, apportant un certain érotisme sous-jacent qui n'est pas pour déplaire et qui, n'ayons pas honte de le dire, rend l'ensemble encore plus fascinant (et excitant).
Le Manuscrit trouvé à Saragosse de Wojciech Has nous propose donc un univers d'une richesse incroyable, multipliant les personnages atypiques et les intrigues improbables avec un indéniable brio. Il en résulte un conte surréaliste pour adulte, des plus envoûtants et unique en son genre qui, si vous prenez la peine de rester attentif durant trois heures (seule exigence que demande le film), réussira sans mal à vous captiver d'un bout à l'autre. Un film absolument incontournable pour tous les curieux avides de nouvelles découvertes.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Quand le décolleté menace de déborder et Les meilleurs films des années 1960
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le 5 oct. 2014
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