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Je dois avouer que Jackie Chan, je ne connais pas vraiment. Ça s'est longtemps cantonné (hihi) au dessin animé éponyme de ma jeunesse, à l’hommage dans Tekken par le personnage de Lei, et à des affiches et trailers de sa carrière américaine qui ne donnaient absolument pas envie. Mais malgré cette inculture, il a toujours eu l’aura de cet acteur/réalisateur/cascadeur jusqu’au-boutiste qui s’est créé une place à part dans l’industrie cinématographique Hongkongaise naissante, loin des Tsui Hark, John Woo et autres Ringo Lam. Ça s'est confirmé lorsque j’ai franchi le pas avec Police Story en début d’année, et ça se confirme à nouveau ici.


Non pas que ça soit bon de bout en bout : hors des scènes d’action, on trouve souvent le temps long. Entre un humour qui cumule le décalage de l’humour oriental avec une datation qui tâche, n’hésitant pas à faire littéralement dans la tarte à la crème (enfin, le plat de nouilles) que la répétition ne rend pas plus drôle, et une toile de fond colonialiste qui n’est jamais égratignée, on peine à s’embarquer dans le récit. La seule scène m’ayant fait rire étant celle d’un quiproquo sur des mots de passe où les sous-titres ont sans doute joué en faveur du gag (“Pète moi la gueule!”).


Par contre, dès que ça part en baston, on reconnaît là tout le génie du type. C’est là qu’est vraiment l’humour, les bévues des combattants se métamorphosant en ballet de tatanes, les moindres éléments de décors devenant de merveilleux accessoires chorégraphiques, et les cascades sans trucages rendant le tout effarant. On se demande d’ailleurs comment Jackie a atteint son âge lorsque l’on voit, en générique, les dessous de la scène de l’horloge où le bonhomme s’éclate au sol après une chute d’une dizaine de mètres.


Le Marin des Mers de Chine souffre de quelques longueurs, mais quand il décide d’envoyer du bois, il n’y va pas avec le dos de la baguette, et c’est bien tout ce qu’on lui demande. Et du coup comme je me suis pris un coffret six films de Jackie Chan, j’espère bien que le reste sera au moins du même acabit.


Créée

le 9 juil. 2024

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Frakkazak

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