C’est parti pour un second opus de cette belle franchise enfantine au ton du Seigneur des anneaux. Le premier a été un beau succès cinématographique, les livres de la série de Narnia développent un des univers les plus imaginatifs de la littérature anglo-saxonne, il n’avait absolument pas de raisons que l’univers se prolonge dans un second opus, en reprenant les bonnes recettes de base cinématographique du premier long-métrage. Pas mal de choses ont changé depuis le premier film. Déjà, 1300 ans s’écoulent dans le monde de Narnia alors que la famille Pevensie y intègre de nouveau juste un an après leur sortie du monde imaginaire, selon le temps de leur monde.
Le monde de Narnia est menacé par une race d’humaine, la plupart des animaux parlants ou mythiques ont disparu et plusieurs lieux ont été gravement dévastés. Ce n’est plus un contexte chaleureux, accueillant ou puéril qui s'installe progressivement pendant le visionnage comme le faisait le premier film. C'est une suite qui chamboule un peu les règles imposées dans le premier long-métrage. Contrairement au premier, elle crée une atmosphère plus violente, plus sombre et plus adulte, avec une vision artistique assez contrevenue par rapport à celle de la première réalisation. Du coup, ce n’est plus vraiment un long-métrage adressé aux enfants mais plutôt aux adolescents. Toutefois, la qualité artistique et le niveau du divertissement sont conformes à l’attente des enfants et adultes pour profiter de ce visionnage qui respecte très bien la base des livres.
J’aime bien ce changement scénaristique. C’est une direction narrative qui peut donner une nouvelle fraîcheur à une franchise, tout en nous faisant qu'on n'avait pas tout découvert du monde raffiné de Narnia après la visionnage du premier film. Ça commence déjà très fort par la fuite mouvementée d’un jeune prince qui n’est pas accepté dans les rangs de son propre oncle maléfique. Ce genre de scène nous intrigue fortement, suscite beaucoup notre attention et la situation présente beaucoup d'hostilité. Les enfants Pevensie débarquent en plein milieu de cette phase pernicieuse, sans pouvoir traiter correctement l'urgence, ni même à se remettre de leurs émotions.
C’est donc une sorte de faux nouveau départ qui s’annonce, on oublie les présentations des personnages car c’est déjà fait dans le premier et on les met direct dans le feu de l’action, sans qu’ils n’aient rien perdu de leurs talents au combat ou de l’intelligence développés pendant leur premier séjour. C’est donc avec plaisir qu’on retrouve le quatuor de jeunes acteurs vu dans le premier long-métrage. Chacun campe avec brio leur jeune et valeureux protagoniste tenu dans le premier volet, avec beaucoup de charisme et de subtilité. Comme le titre du film le porte bien, un nouveau protagoniste important s’insère dans le second opus, celui du prince Caspian, très bien interprété par un méconnu Ben Barnes qui développe une image solide et respectable de son personnage, exactement tel que je l’avais imaginé pendant la lecture du roman.
Le reste du casting est également acceptable, assez pour représenter un mal à ne pas prendre à la légère ou pour animer un peuple bestial prêt à reprendre les armes pour répondre à la menace qui les guette. Le réalisateur n’a pas changé, c’est toujours Andrew Adamson qui prend les rênes de ce nouvel opus. Dans la mise en scène et le déroulement du scénario, rien n'a changé. C’est du même style que le premier, saupoudré raisonnablement par quelques petits moments égayants et alimenté par une dose d’humour très plaisante (Surtout avec les agissements de la souris parlante Ripitchip). Seule la façon de faire n’est pas la même que celle du premier. Le film a été réalisé avec plus d'images réelles et plus d’efforts ont été fournis dans le maquillage que dans les effets spéciaux (beaucoup de figurants passaient de nombreuses heures dans le maquillage avant d’attaquer une scène).
Quant aux scènes de combat, elles sont nettement plus violentes, plus abruptes, plus directes que celles du premier. On est carrément dans du vrai professionnalisme qu'aux premières expériences, surtout avec la bataille finale très bien menée dans l'ensemble, artistiquement et techniquement. Comme pour toute adaptation d’un roman, plusieurs éléments ont été repris du livre mais des d’autres ont été ajoutés pour créer un spectacle plus réjouissant, plus délassant et tonique que celui du roman. La base du roman est bien là, le côté spectacle est garanti d’avance, c’est une suite tout à fait acceptable dans sa mise en forme, qui se regarde sans la moindre complexité. 7/10
Vous êtes surs qu'on ne peut pas y retourner ? J'ai oublié ma lampe torche à Narnia !