Pour les gosses, magique et enchanteur !
Pendant un temps attaché à l’adaptation de Warcraft avant que le projet s’attarde (et ne finisse finalement entre les mains de Duncan Jones) puis ayant quitté définitivement l’univers de Spider-Man en laissant tomber le 4ème opus (pour divergences avec la production), c’est finalement à un prequel du Magicien d’Oz auquel s’attaque Sam Raimi. Un film qui, sur le papier, rappelle fortement un certain Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton. N’ayant pas vu le véritable film d’origine (1939, quand même !), je ferai donc le comparatif avec le film de Burton.
Oscar Oz, un magicien, illusionniste et prestidigitateur à l'éthique douteuse, se voit emporter par une tornade au Kansas. Après avoir fait la rencontre de Théodora, il découvrira son destin dans le pays qui porte son nom.
Pas besoin d’avoir vu le film original avant de se lancer dans cette aventure, même si les habitués de l’univers créé par l’auteur L. Frank Baum. Le film suit le parcours d’Oscar Oz, un magicien manipulateur, charlatan et séducteur, qui se retrouve projeté dans un monde fantastique où il va devoir affronter une sorcière. Lui qui est alors vu comme le magicien que tout le monde attendait. En voyant les extraits, il était sûr que le film ne miserait que sur son visuel. Un fait qui s’était appliqué à Alice au Pays des Merveilles, tant le film paraissait fade, aux personnages non travaillés (juste hauts en couleur). Avec Le Monde Fantastique d’Oz, la surprise est de mise ! Bon, vu que le film est une production Disney, la niaiserie et la surdose de bons sentiments roses bonbon sont au rendez-vous. Il n’empêche, les répliques un peu gnangnan s’allient à merveille avec l’univers d’Oz, qui nous propose des personnages grandement attachants et étonnament écrit (en ce qui concerne le personnage principal, du moins). Pas de véritable suspense (le tout se montre bien trop prévisible), aucune nouveauté dans ce qui se fait déjà dans le genre (clichés, clichés, clichés…), ce film peut tout de même se vanter d’être attachant et enchanteur, osant même quelques passages drôles qui ne marchaient pas dans Alice au Pays des Merveilles. Mais attention : pas de séquences d’action spectaculaire ou autre bataille épique, le film ne bouge pas, préférant mettre à l’image ses personnages et décors, en plus d’une ambiance très enfantine. Bref, pour aimer Le Monde Fantastique d’Oz, il faut absolument retrouver son esprit de gosse !
Mais contrairement à Alice au Pays des Merveilles, Le Monde Fantastique d’Oz est réussi sur le rendu final. En effet, le film de Tim Burton nous proposait un monde numérique original, certes, mais sans âme. Avec une multitude de personnages cultes en tant que figurants. Sam Raimi, lui, même s’il n’arrive à aucun moment à imposer sa patte, arrive néanmoins à faire vivre l’univers qui lui a été confié. Bon d’accord, c’est beau (le numérique, bien que fort visible, se montre à la hauteur). Mais le réalisateur arrive à faire ressortir toute la poésie et la magie du monde d’Oz de part des plans de toute beauté et la musique de monsieur Danny Elfman, qui fait presque croire que l’ensemble soit signé Burton. Rajoutez à cela des effets 3D plutôt réussis et une première partie dans le monde réel (qui rend un fier hommage au cinéma d’époque de par le format du cadre et le noir et blanc) ayant un charme fou.
Et n’oublions pas les acteurs principaux de cette aventure, à commencer par un James Franco charismatique qui, sortant pourtant d’un Spring Breakers pour adulte, confirme qu’il est bien l’un des meilleurs acteurs de sa génération. De plus, il est entouré de trois magnifiques sorcières. Magnifiques pour le charme (quoique certaines changeront d’apparence) et dans le jeu d’actrice, chacune offrant à son personnage une identité propre. Et puis, comment refuser un film qui réunit Mila Kunis, Rachel Weisz et Michelle Williams ! Toutes les trois s’amusent, Franco se délecte et nous, nous ne pouvons qu’être emportés par leur sympathie !
En clair, Sam Raimi a réussi là où Tim Burton s’était cassé les dents. A savoir nous transporter dans un univers enchanteur et faire vivre ce dernier. Et au final, même si l’on peut critiquer le manque d’originalité, de personnalité de la part de Sam Raimi et ce côté enfantin qui peut en rebuter plus d’un, il n’est pas étonnant d’en redemander. Et pour cela, soit on regarde le film d’origine, soit on attend la suite de ce prequel, déjà annoncée.