Le Mystère de la chambre jaune par Maqroll

C’est toujours un casse-tête que d’adapter un succès - qui plus est mythique - de librairie à l’écran. Au point que l’on se demande parfois quelle dose de masochisme réside encore chez certains réalisateurs pour qu’ils osent se lancer dans cette entreprise ! Bruno Podalydès la fait pourtant en alternant quelques moments de réussite (tout le début notamment, vraiment jubilatoire et qui met en appétit) et des défauts rédhibitoires qui plombent malheureusement le film et nous empêchent de retrouver l’univers magique de Gaston Leroux. Au premier rang, le choix de Denis Podalydès (frère du précédent) pour incarner Rouletabille est une véritable hérésie : comment un acteur de quarante ans pourrait-il être ce jeune homme fragile (« presque un enfant » dixit Gaston Leroux dans le roman) qui résout les énigmes grâce à un talent inné et une intelligence hors du commun ? Au lieu de cela, on a ici un Rouletabille lourdaud et vaniteux, à l’humour vaseux, qui s’en sort par des tours de passe-passe et sans que le fond de l’énigme - et surtout son mystère - ait été véritablement exposé. Quant au reste de la distribution, Arditi surjoue (comme d’habitude) et Claude Rich semble égaré dans cette galère. Au total, c’est une vraie déception pour les amoureux du roman… et du cinéma !