Chacun cherche son chien.La Controverse de Valladolid.Extinction d'une langue.Aliens.Luc Moullet.

Je le découvre grâce à encore arte.
Mon texte n'est pas une critique, juste une série de remarques en désordre (je ne fais pas de liens artificiels entre elles):



"Y'a t il un pilote dans l'avion?"
des moments comiques puis qui prennent un sens plus sérieux,
se passent dans un avion et surtout un cockpit d'avion avec deux sortes de Chewbacca (Wandjuk&Roy Marika...)
en compagnie d'une sorte d'Han Solo (joué par l'amusant Bruce Spence , le "copain" de Mad Max.)



Un film qui rappelle que vous me lisez "grâce" à l'extraction de l'uranium.
Mais un film qui me fait penser enfin à me (re)demander "où et comment a t il été un jour extrait"?


Vague Résumé approximatif: des blancs recherchent de l'uranium en Australie; pour cela ils percent profondément et font exploser des sous sols.
Des locaux s'opposent car pour eux, à leurs yeux, et selon leur habitudes et éducations ancestrales,
ces sous sols sont un peu (et en gros) comme nos cimetières et/ou notre cathédrale Notre-Dame de Paris.
Nous ne serions pas content si le Qatar creuse Le Père Lachaise pour trouver l'or des dents ou du charbon. Ou si l'Arabie Saoudite rabote le Vercors. On protégerait aussi nos fourmis vertes ou roses.
Dans le film, les locaux, des aborigènes, s'opposent sous forme de sitting pacifiques.
Les blancs tentent de négocier et les acheter notamment par le don d'un avion.
Les blancs leur font visiter la ville et leur bureau où tous les ascenseurs tombent d'ailleurs en panne , pourtant animés par l'électricité qu'ils vantent et justifiant leur explorations minières.
Une partie des employés est raciste: ces déplorables ne considèrent pas ses aborigènes comme des hommes; un de ces rustres était d'ailleurs dés la première scène, sur le point de recouvrir de terre ces sortes de 'hippies' assis, avec sa pelle mécanique géante/"my caterpillar". Si le scientifique n'était pas intervenu, les locaux finissaient dans une fosse commune improvisée.


Ce qui me rappelle le débat dans "La Controverse de Valladolid": les membres de tribu sont ils des singes ou des humains?
De plus, ces aborigènes, comme les Indiens et autres...ressassent cette vieille lune que ces terres sont à eux et ont été envahies et volées.
La dernière partie du film est le procès.


Fair Trade Equitable Bio:
_________________Un film qui m'a fait réfléchir sur l'origine de l'Uranium avant que ça arrive à votre ordinateur. Werner Herzog nous fait visualiser tout le pataquès qu'est l'exploration des terres avant leur exploitation.


_________________Si ce n'est de l'uranium, on est tous à la recherche de quelque chose:
je me demande si le personnage de la vieille au début qui cherche son chien pourtant disparu depuis 4 ans,
est là pour se moquer de ceux qui cherchent de l'uranium?...genre 'c'est pas plus malin'?
Elle apprend qu'ils vont explorer des mines, or c'est là que son chien a disparu.
Elle leur donne même une photo de son chien au scientifique car il "a des appareils captant les moindres vibrations"...
Je n'ai pas bien compris le rôle de cette mamie locale blanche qui cherche son chien.


__________ je trouve drôle que les plans d' Herzog sur ces mini collines blanches en Australie, ces minis fourmilières blanches, à l'infini jusqu'à l'horizon,
me fassent penser aux terrrrriiiiiiiils de notre Nord de Luc Moullet:



"Un terril, terri ou halde est une colline artificielle construite par accumulation de résidu minier."
(...dans "La Cabale des oursins".)



"Hear say/on-dits":
______________c'est marrant qu'on reproche aux aborigènes de se baser sur des on-dits, même si ancestraux, datant de plusieurs générations...
alors que notre propre mode est souvent aux on-dits aussi et datant de souvent justes quelques semaines ou années
(par exemple, voire le pseudo procès permanent bidon et quasi que médiatique et qu'à base de "on-dits" subi par Woody Allen. )


J'ai bien aimé les rares scènes du 'Lanceur d'alerte' blasé, joué par un épatant Nick Lathouris,
que je découvre aussi être un des auteurs de 'Mad Max Fury':

________________ma scène favorite et qui fait de ce film une oeuvre clé et universelle est lorsque le témoignage de ce blanc écolo (Nick Lathouris ; en fait converti à l'écologie et à la défense des aborigènes,
est interrompu par un aborigène muet qui s'est levé dans le public du procès et a lentement rejoint la barre où il remplace celui qui parlait pour lui.
Puis ce muet se met à parler, dans son dialecte, le spectateur attend et devine que celui qui jouait les traducteurs jusqu'ici et depuis le début du film, parmi les aborigènes, va se lever et le traduire,
d'ailleurs le juge gentiment lui demande,
en exprimant aussi sa surprise qu'un muet parle.
Mais le twist est que le traducteur ne peut pas le traduire, ne sait pas le traduire;
le témoin était appelé "muet" car il n'a personne à qui parler,
car il est le dernier à parler ce dialecte.

...ça m'a rappelé les patois français qui disparaissent;
j'avais entendu que des patois "disparaissent",
que des langues "disparaissent";
mais Werner Herzog pense lui, à le mettre en image;
elles disparaissent car un jour, la dernière personne humaine qui le parle, meurt.
Cet aborigène est seul, il est entouré mais il est seul.
Seul parmi nous.
Comme un immigré qui ne parle pas la langue des autres.
Herzog m'a saisi en me mettant en face le dernier d'une sorte de Mohicans.
Une forme d' 'Avatar'...
J'avais des grands-parents parlant aussi un patois.
Je ne parle pas de patois.
Je parlotte anglais.
Un jour peut-être, un dernier homme parlant Français mourra aussi.


J'avais vu à la télé des têtes d'oeufs tentant de m'éduquer un peu, comme par exemple un Claude Hagège...qui me disait que "des langues disparaissent chaque année".
Mais j'avais l'info froide. Sans émotion.
Je n'avais pas réfléchi du tout que ça cache un dernier homme mourant et assez seul avant ce dernier souffle,
dont personne ne connaîtra d'ailleurs le dernier mot...

Les derniers mots des célébrités avant de mourir sont connus car une personne parlant leur langue était encore là.
L'homme du film de Werner Herzog dans cette toute petite courte très belle scène face caméra,
mourra seul, et on ne sait pas ce qu'il dira, et s'il dira:
_"tu marches sur mon tube d'oxygène"
_"j'ai soif"
_"j'ai mal"
_"allez tous vous faire enculer"...


________la scène avec le passionné de fourmis est prenante aussi: il raconte des trucs du genre que ces fourmis à défendre sont des aimants; des machines résistantes à beaucoup de conditions très dures; elles devinent et connaissent les champs magnétiques;
ce qu'il raconte sur la reine devenant énorme puis immobile mais pondant des milliers d'oeufs par jour m'ont rappelé "Alien".
Le mâle, peureux, va parfois se réfugier sous elle (j'ai eu des visions de la mère/Reine dans Alien. )

Créée

le 29 avr. 2022

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