Remake d’un film suédois, Le Pire Voisin au monde a été mis à la sauce américaine et le résultat est plutôt convaincant. J’étais curieux de voir comment Tom Hanks campe ce faux râleur d’Otto et il réussit à rendre toute sa complexité psychologique. Le traitement par touches de Marc Foster entre présent ( où Otto le retraité pénible régimente son paté de maison jusqu’au jour où il doit cohabiter avec des locataires sud-américains et finir par les adopter, les apprécier pour ce qu’ils sont) et passé ( où on assiste à la rencontre avec sa future femme Sonya et comprendre ce déboire de trop au pire moment de leur vie conjugale) est habile et on se rend vite compte que ce monsieur Anderson tenté par le suicide à plusieurs reprises, déprime plus qu’il ne se veut se l’avouer et a besoin de réactiver son quotidien. L’histoire est certes convenue et universelle mais c’est le genre de cinéma touchant, parfois drôle qu’on a tous besoin de voir en ce moment pour croire un minimum dans l’humanité, les liens qu’elle peut tisser si elle s’en donne les moyens et générer des éclaircies d’ouvertures et de partages. Tom Hanks produit aussi le film, permet à son fils de jouer Otto jeune mais ce qui ressort de l’entreprise de cet acteur légendaire, c’est de proposer un film pour le plus grand nombre, que tout un chacun puisse comprendre que la vie peut-être aussi belle que moche mais qu’une résilience demeure possible.En assumant ses rides, en variant les registres dramatiques avec brio, Tom Hanks est formidable et n’oublie pas de mettre en valeur ses partenaires à l’image de Mariana Trevino (Marisol).L’épilogue pourrait tirer les larmes aux plus émotifs mais il reflète parfaitement l’émotion d’une communauté de gens ayant appris à connaître la personnalité claire-obscure d’Otto, où sensibilité et fracas s’entrechoquent pour le meilleur comme pour le pire.