Voisin très bougon-mais-pas-si-méchant-que-ça-en-fait, Otto veille sur son quartier et ses habitants. L'arrivée d'une nouvelle famille envahissante à côté de chez lui va bouleverser son existence...
Le genre de long-métrage dont on comprend assez vite la nature de remake US tiède d'un film étranger à succès (en l'occurence du suédois "Mr Ove" de 2015, lui-même adapté d'un best-seller local). Le film d'origine avait sans doute trouvé la recette d'un très bon feel-good movie à partir de la personnalité de son Otto acariâtre, dépressif et faisant régner sa loi au sein de son lotissement, son remake semble tout simplement être en pilote automatique, se contentant de délivrer un béaba émotionnel aseptisé et paresseux, comme l'on peut en voir dans une fournée de productions américaines de ce genre d'où seuls quelques rares et timides sourires peuvent émerger.
Non pas que "Le Pire Voisin Au Monde" soit le pire représentant au monde de sa catégorie mais, à l'instar de son titre VF trompeur (avoir Otto comme voisin est tout sauf un calvaire pour les personnages secondaires fonctionnels/ne paraissant exister que pour attirer ses bonnes grâces), ses aspects les plus touchants, à chercher du côté de la tristesse du héros et de ses causes, sont rapidement noyés dans un déferlement de bons sentiments et une répétition de chansons mièvres (la B.O. en arrive même à gâcher plusieurs scènes) pour n'en faire qu'une guimauve à la croissance toujours plus indigeste sur plus de deux heures. En s'épuisant par toutes les grosses ficelles possibles à provoquer une larme chez le spectateur, le dernier acte en devient même carrément risible et juste bon à provoquer des fous rires nerveux.
Si l'on excepte la présence d'un Tom Hanks qui lui a sans doute permis d'avoir les honneurs d'une sortie en salles (à moins que l'acteur soit subitement devenu un tueur en série de chatons exposé sur la place publique, son capital sympathie n'avait nullement besoin d'un tel projet pour rester à son sommet), "Le Pire Voisin au Monde" aurait mieux fait de déballer ses cartons au détour d'une plateforme de streaming, comme une autre de ces sorties hebdomadaires se résumant à un contenu gentillet, dénué de la moindre originalité et qui se regarde d'un oeil avant de disparaître dès l'arrivée de nouvelles propositions similaires la semaine suivante. Un autre Otto-bot ronchon prendra vite la relève de celui-ci.