A chlore perdu
Burt, 55 ans et bâti comme un demi-dieu grec, se balade en slip de bain moulant pendant tout le film (attention les filles, à un moment il l'enlève) . Et oui, un jour il a la fulgurante idée de...
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Un grand beau gosse en maillot de bain (Burt Lancaster) discute avec des amis au bord de leur piscine et se baigne. Sûr de lui et charmeur, il est en terrain conquis dans ce très chic quartier américain, il n'habite pas loin. En sortant de l'eau, sous l'effet du soleil, il a une illumination, et s'il rentrait chez lui en nageant de piscine en piscine. Il explique cette idée saugrenue à ses amis, il connaît toutes les piscines et leurs propriétaires entre leur maison et la sienne. Cette succession de piscine, il la voit comme la rivière Lucinda, du nom de sa femme, dont il est très amoureux.
Et c'est parti pour un grand swim and run ou chaque étape sera l'occasion de renouer avec le fil de sa vie qu'il a semble t-il un peu perdu de vue. Si les premières rencontres et les premiers bains sont assez sympathiques, il est accueilli à bras ouverts, on lui parle de sa femme et de ses filles, en plus de la baignade on lui offre qui un coca, qui un martini, qui un Dom Pérignon. Mais au fur et à mesure du voyage retour, le ciel s'obscurcit au propre comme au figuré. L'accueil se fait de plus en froid et l'on découvre des pans bien cachés et beaucoup moins reluisant de son histoire et de sa personnalité. De piscine en piscine, le rêve américain devient cauchemar, le grand beau gosse sûr de lui devient pathétique. On découvre que cet américain modèle, bon mari et bon père de famille, n'a rien contre une petite escapade extra conjugale y compris avec une jeune femme à peine plus âgée que ses filles, et que derrière sa réussite supposée, il y beaucoup de vide de creux et de mensonges.
Le mise en place et le déroulement de l'histoire nous porte d'un bout à l'autre du film, et cette déambulation chlorée est une belle métaphore critique de l'American dream. Quand les désirs de réussite et de puissance ne se manifestent plus que dans la clarté de l'eau des piscines, la grosseurs des filtres (de piscine) et la taille du tracteur tondeuse, on se dit que l'Amérique est foutue. La photo très belle, parfois à la limite du kitch, peut faire penser aux clichés de Slim Aarons pour les scénes au bord des piscines.
Le personnage principal toujours en maillot de bain finira par rentrer chez lui à la tombée de la nuit et sous des trombes d'eau, dernière métaphore pour chlore l'histoire.
Créée
le 8 mai 2020
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