Et si je vous disais que sur ces cinq dernières années, voici le film que j'ai eu le plus de mal à trouver, et c'est finalement l'offre légale qui m'aura offert l'accès à cette œuvre en voie de disparition que son acteur principal considérait comme l'un des chefs d’œuvre de sa carrière.

Il faut dire que l’œuvre en question a de quoi surprendre, se décider à rentrer chez soi en passant par toutes les piscines qui séparent sa maison de celles d'amis, flottant de lieu en lieu pour recroiser un monde à la manière d'un road movie humide. Aussi le voyage se veut introspectif, un chemin semé de rencontres comme des raisons pour le héros loin d'être bien lisse, peut-être un peu trop passionné, pour retrouver un monde trop longtemps oublié avec au bout du voyage chez moi.

Jolie variation du film routier, on y retrouve le même schéma narratif avec des personnages plus anecdotiques que d'autres mais qui viendront apporter une nouvelle lumière, raconter un nouveau détail, parler tant de la forme de la vie de son principal acteur que de son ressenti bien présent sur le monde qui l'entoure, un environnement aux ambiances bien différentes.

J'aurais bien du mal à en dire plus sans tout dévoiler mais le moins que je puisse te dire, c'est que le film ne manque pas d'un certain charme entre le désuet et l'expérimental, quelque chose de vraiment très propre au cinéma de la fin des années 60 dans la droite lignée d'un cinéma novateur de l'époque jouant des effets dans sa forme pour souligner le fond, parfois avec de gros sabots mais toujours avec pertinence.

Une proposition originale développée en un voyage d'une lointaine proximité, un chou à la crème sur lequel on a simplement mis une framboise, un Paris-Brest qui s'arrêterait à Quimper, un mélange de fil blanc en réalité bien sombre où chaque scène montre une jolie maitrise des codes du road movie, les transposant, les tordant, et les détournant en ce swimming pool movie décadent et corrosif.

Crillus
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le 7 août 2022

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Crillus

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