En adaptant le chef d’œuvre romantique de 1810, Marco Bellocchio donnait à l’infortuné prince de Hombourg son second père. La pièce, décriée lors de sa première représentation, avait toujours porté l’empreinte de son géniteur d’origine, le tourmenté Heinrich von Kleist, qui mettra fin à ses jours peu de temps après. Transfigurée par la caméra flottante et fantomatique du réalisateur italien, le drame du jeune Hombourg se muait alors en créature bicéphale, reflet des deux artistes qui lui insufflèrent la vie.
IL PRINCIPE DI HOMBURG, présenté à l’époque du Festival de Cannes 1997, n’est pas le film le plus connu de Bellocchio, ni son plus apprécié. Autant dire franchement qu’à côté de Les Poings dans les poches, Buongiorno, Notte ou Vincere, il fait figure d’œuvre plutôt annexe dans la longue et fascinante carrière du cinéaste, sorte de parenthèse d’une heure et vingt-cinq minutes à peine. Pourtant, quel trésor. Et quelle riche idée de proposer ce récit en version restaurée afin de bien démarrer l’été.
Las, seul, les cheveux en bataille, Andrea Di Stefano incarne ici le jeune et noble officier, en proie à des crises de somnambulisme, mais surtout amoureux de Nathalie (Barbora Bobulova), à qui il subtilise sans le vouloir un gant, source d’obsession pour celui qui ne se rappelle pas ses déambulations nocturnes. Après avoir désobéi à un ordre, et malgré la victoire apportée par son courage à la bataille, Homburg est traduit devant un tribunal militaire et condamné à mort pour insubordination. Entre la vie et le trépas, dans sa cellule, Hombourg médite sur son sort et oscille entre espoir et déraison en attendant l’inéluctable : son exécution-spectacle. (...)
Lire l'intégralité de la critique de Tom Johnson, sur Le Blog du Cinéma