Vice-Versa
Le Prince oublié occupe une place bien particulière dans la filmographie de son réalisateur. Il arrive après les triomphes populaires d'OSS 117 et The Artist, qui célébraient à leur façon le cinéma...
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le 30 janv. 2020
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Pour sa première avant-première en France, le réalisateur oscarisé est revenu sur la production de son film Le prince oublié : « C’est un film dont l’idée a été proposée par les producteurs suite à un premier scénario écrit par Bruno Merle.» Accompagné par sa compagne et actrice fétiche Bérénice Bejo, Michel Hazanavicius laisse la parole à l’un des deux producteurs présent : « Évidemment, ayant vu le film, vous avez pu remarqué qu'on a été touché par des références tels que Roger Rabbit ou encore L’histoire sans fin. » Pour autant, en disant cela, Michel Hazanivicius n'entend pas se dédouaner du projet qu'il a réalisé. Cela étant dit, que vaut Le Prince oublié dans lequel Omar Sy joue le rôle de Djibi, papa célibataire, en d'autres termes "le veuf", qui invente tous les soirs une histoire pour endormir sa fille Sofia ? Alors que le temps défile, la relation entre les deux s'effilochent. Sofia grandit et n'éprouve plus le besoin d'écouter les histoires de son papa poule.
En traitant de ce passage délicat de la vie d'un parent qu'est l'émancipation de son enfant, Hazanavicius entend bien faire preuve "d'ambitions très cinématographiques tout en abordant des thèmes universels." En créant un double univers, celui du quotidien de Djibi et de sa fille ainsi qu'en parallèle, celui de leurs rêves communs, force est de constater que l'originalité de ce procédé permet l'inscription d'un univers fantasmagorique dans lequel tout est permis, faisant penser à un studio de cinéma ou encore à la cité paradisiaque de Seahaven de The Truman Show. On pense fortement également à la richesse des décors du film réalisé par Tim Burton : Charlie et la chocolaterie. L'univers créé est haut en couleur, au sens propre du terme avec ce jaune pétillant comme au sens figuré avec les sourires et la joie communicative d'Omar Sy, la dentition surprenante du méchant et cocasse PritPtrout joué par François Damiens ainsi que par le charme incontestable de Bérénice Bejo et son caractère pétillant. Cette énergie et cette joie communicative portées par un casting séduisant irradient le film de bonnes volontés. On aimerait les soutenir, les inciter à créer des mondes parallèles, à avoir des ambitions comme le prochain film français de super-héros réalisé par Douglas Attal avec Pio Marmaï, Swann Arlaud, Benoit Poelvoorde, Leila Bekhti entre autres - Comment je suis devenu super-héros, qui est attendu à l'automne 2020, on apprécie l'humour de Hazanavicius, son soucis du détail comme l'urbanisme transformé et les affiches de bus imprimées pour l'occasion mais à vouloir traiter de la grande histoire, celle de l'émancipation des adolescents plutôt que la petite, celle qui émane des tripes et du cœur, ce film impersonnel manque de fragilités émotionnelles - et pas techniques malheureusement, en somme d'un supplément d'âme. "Laisser un être humain se développer, c'est un passage qui demande de la générosité et de la confiance." En faisant l'analogie de cette phrase énoncée par Michel Hazanivicius, un film nécessite plus que de la générosité et de la confiance pour réussir pleinement à ne pas être oublié tel ce prince avec lequel on aurait aimé continuer à faire un bout de chemin...
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Créée
le 17 janv. 2020
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