D’un côté Zhigen, vieux monsieur veuf et vivant avec son oiseau en cage. De l’autre, son fils Chongyi avec qui il est fâché, son épouse et leur petite fille Renxin. Chongyi et Quianing ont chacun une brillante carrière et sont particulièrement aisés, pour ne pas dire riches. Leur petite fille se fait conduire à ses cours privés de danse, dispose d’une nounou à domicile, d’un iPhone, d’un iPad dernière génération, et d’un caractère que je qualifierais de merde. Insolente, capricieuse, pourrie gâtée, elle obtient à peu près tout de ses parents qui sont accaparés par leur métier et leurs problèmes de couple. Problème d’agenda de dernière minute, l’un est appelé à Tokyo, l’autre à Paris, tandis que la nounou part marier son fils à des kilomètres de là. Que faire de Renxin, qui est en vacances ? Quianing décide de la confier en cachette au grand-père, puisque ce dernier a décidé de se rendre dans son ancien village pour une semaine.

Evidemment le voyage ne va pas se passer comme prévu. Grand-père et petite-fille n’ont pas grand-chose en commun et les aléas des transports vont avoir quelques incidences sur leur relation.

Parti ramener son oiseau dans son village natal, afin de respecter une vieille promesse faite à sa femme défunte, Zhigen va petit à petit apprivoiser Renxin, et celle-ci va petit à petit lâcher son iPad pour découvrir les joies de la vie au grand air.

Voilà bien longtemps que je n’avais pas vu un film à l’intrigue aussi simpliste et au propos aussi manichéen. En même temps, difficile de ne pas être séduite par les moues et l’espièglerie de la petite Renxin, ainsi que par le sourire malicieux du grand-père. De même, comment ne pas écarquiller les yeux devant certaines images de la campagne chinoise, d’une beauté extraordinaire ? Oui, c’est une jolie histoire de générations et de valeurs, servie par des acteurs charmants et des images de carte postale.

Je crois bien que c’est ça le problème. La carte postale. Tout est extrêmement léché dans cette co-production franco-chinoise, réalisée par Philippe Muyl. Le ciel de Pékin est dégagé, l’appartement du couple est écœurant de luxe et le couple lui-même semble sortir d’un catalogue de prêt-à-porter. On fait du commerce avec la France, on y part en voyage d’affaires et on loge dans un hôtel avec vue insolemment proche de la tour Eiffel. Evidemment à Pékin on boit du vin français le soir pour se détendre. Dans le village traditionnel chinois, tout le monde est accueillant, le guérisseur efficace et les fêtes conviviales. Mais attention, on fête le départ d’un jeune qui a fait ses études à Bordeaux et qui repart pour pratiquer la voile, on n’est pas chez les bouseux. On a BIEN COMPRIS que c’était une co-production franco-chinoise. MERCI. Propagande touristique croisée, je découvre un sacré concept de communication.

Pendant tout le film, j’ai pensé à celui avec Michel Serrault, Le Papillon, où il se retrouve à parcourir la campagne avec une gamine, à la recherche d’un papillon pour tenir une promesse. Et devinez qui l’a réalisé ?? Ben le même. Donc Le Promeneur d’oiseau est en fait une adaptation du Papillon au marché chinois. J’aime bien le film avec Serrault, un peu pour les mêmes raisons qui font le charme du Promeneur, à savoir le casting réussi du grand-père et de la petite fille. Si vous ne deviez en voir qu’un, choisissez celui avec Serrault. Si vous avez prévu de passer vos prochaines vacances en Chine, commandez des brochures touristiques.
Ghislaine_Borie
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le 12 mai 2014

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Ghislaine Borie

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