Le suicide de Chucky
Ce septième Chucky aura finalement fait peu parler de lui. Sorti quatre ans après la "malédiction", "Le retour" (et pourquoi pas la revanche tant qu'on y est ?) se voit être une suite directe à ce...
le 28 sept. 2017
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Alors que, ces dernières semaines, beaucoup de stars horrifiques effectuent leur come-back (Jigsaw, Leatherface, le Creepers et prochainement Michael Myers), Chucky, la célèbre poupée habitée par l’esprit d’un tueur en série suite à un sortilège vaudou, poursuit son petit bonhomme de chemin. Et dans l’indifférence la plus totale, n’ayons pas peur des mots ! Pour cause, alors que ses « rivaux » continuent leur carrière sur grand écran (quoique ce ne soit toujours pas sûr pour Leatherface pour son exploitation française), ce bout de plastique a préféré passer par la case VOD, ayant perdu toute notoriété avec un cinquième opus sans queue ni tête (Le Fils de Chucky). Résultat des courses en ce qui concerne La Malédiction de Chucky ? Sans casser trois pattes à un canard et souffrant d’un budget assez limité, ce sixième film renouait néanmoins avec le côté horrifique de la trilogie originale pour se présenter au public tel un slasher sans aucune prétention et prise de tête. Un long-métrage certes oubliable mais suffisamment potable pour passer le temps… à conditions de ne pas trop difficile, cela va de soi ! Et puis, revoir la poupée tueuse superbement animée par la mythique voix de Brad Dourif, cela n’avais clairement pas de prix ! Alors, qu’en est-il du Retour de Chucky, qui nous parvient directement en DVD et ce 29 ans après les débuts de la franchise (Jeu d’enfant date de 1988, ce qui ne nous rajeunit pas !) ? Eh bien… disons que ce cher Chucky risque fort de finir sa carrière dans les bas-fonds du méandre et de ne jamais revenir au cinéma, à l’instar de Pinhead et de ses Cénobites (la saga Hellraiser). Et ce même si l’on en attendait rien !
Pourtant, le début laisser envisager un divertissement d’horreur marchant sans mal sur les pas de son prédécesseur : un slasher avare en sensation forte et généreux en clichés, sauvé par la nostalgie qui s’en dégageait et son côté « je vais direct à l’essentiel ». Ici, dans cette suite, c’est exactement la même chose. Sauf que l’on passe d’une grande bâtisse à la limite de la maison hantée à l’hôpital psychiatrique (promettant au passage son lot de personnages hauts en couleurs et une ambiance glaciale) et que l’aspect nostalgique s’en retrouve renforcée par la présence plus importante d’Alex Vincent, la « première proie » de Chucky (plus connu en étant le fils de Jack Nicholson dans Shining). Bien entendu, le film annonce clairement qu’il ne corrigera pas les erreurs de son aîné (scénario bateau, casting très discutable…), mais assure dès les premières minutes son envie de poursuivre sur cette lancée pour offrir un film plutôt appréciable pour les fans de Chucky. Qui ne perd pas de temps à les plonger dans cette nouvelle tuerie de leur poupée préférée, la mettant bien plus en scène et évitant un suspense inutile. Bref, du pop corn horrifique pas déplaisant pour un sou et suffisant pour un samedi soir entre potes… du moins au premier abord ! Car une fois passé la présentation des personnages, les promesses et autres détails fournis par toute bonne introduction qui se respecte, même les fans les plus hardcores peuvent déchanter.
Le premier signe qui va annoncer d’emblée la couleur, c’est la poupée elle-même. La Malédiction de Chucky présentait cette dernière sous son meilleur jour et ce malgré un budget minime. Donc, dans la logique des choses, ce nouveau volet reprend cet atout de taille. Non ? Non… Déjà en termes d’effets spéciaux (marionnettes, animatroniques), jamais Chucky n’avait paru aussi fictif à l'écran : effets bas de gamme, mise en scène ne le mettant pas suffisamment en valeur… même Brad Dourif semble fatigué et désintéressé de devoir réendosser le rôle vocal du psychopathe (un comble !). Le personnage a littéralement perdu sa malice, sa jouissance et – surtout – son charisme (une pirouette scénaristique lui « ôte » ses légendaires cicatrices visibles sur le visage depuis La Fiancée de Chucky). Ajoutez à cela des meurtres sans aucun génie et qui, au final, peinent à montrer le bout de leur nez, et vous avez le pilier de la franchise qui se voit amoindri comme ce n’était pas permis. Le film souffrant, comme ses prédécesseurs, d’une banalité à la limite affligeante, ne peut pour le coup faire fi de cette dernière et perd aussitôt en intérêt.
Et dès lors, le temps parait bien long. Le film, pourtant fier d’arborer un jeu de lumière pour le moins appréciable (déjà présent dans La Malédiction de Chucky), se vautre dans un aspect tape-à-l’œil véritablement déconcertant dans sa mise en scène. Abusant sans raison des effets au combien dispensables : ralentis outranciers, montage épileptique pour simuler une séance d’hypnose... Tout semble être fait pour offrir une ambiance à la fois glaciale et même poétique, mais cela ne fonctionne que trop rarement à cause du manque d’ambition et de savoir-faire de Don Mancini (pourtant papa de la saga). Tout vire peu-à-peu au grotesque, comme en témoigne la dernière partie du film qui enfonce le clou. Alex Vincent ? Il apparait bien plus longtemps à l’écran mais reste tout aussi inutile qu’un caméo de quelques secondes. Le ton du film ? Il abandonne son étiquette de slasher pour virer vers la comédie horrifique à l’instar de La Fiancée et Le Fils de Chucky (plus vers ce dernier et sa piètre qualité). Le dénouement ? L’impression d’un scénario qui tourne incroyablement en rond pour se clôturer sur quelque chose sorti de nulle part (l’implication du personnage de Tiffany, la possession de Nica par le tueur, la surdose de Chucky à l’écran…) et se terminant sur une fin ouverte d’une grossièreté sans nom.
La saga est un serpent qui se mord la queue et ce pour la troisième fois. Alors que Jeu d’enfant commençait l’ensemble honorablement pour livrer au public un Chucky 3 mitigé, la franchise redémarrait avec La Fiancée de Chucky sur un tout nouveau genre pour reperdre en prestige avec l’ignoble Fils de Chucky. Et enfin, La Malédiction de Chucky redorait légèrement le blason de la série pour, finalement retomber dans le grand n’importe quoi avec ce septième opus. Un volet oubliable au possible et qui ne mérite même pas que l’on s’y attarde. Sauf peut-être pour voir Fiona Dourif se lâcher en marchant sur les pas de son père Brad (annonçant par ailleurs son départ de la franchise ?). Mais ce n'est malheureusement pas suffisant pour faire oublier que le personnage de Chucky avait démarré sa carrière sur une note beaucoup plus honorable que cela. Mais bon, comme pour toute franchise horrifique, il faut savoir conclure. Et celle de la poupée aurait dû s'arrêter depuis bien longtemps...
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Créée
le 1 nov. 2017
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