Le Rêve de l'horloger
6.3
Le Rêve de l'horloger

Court-métrage de Georges Méliès (1904)

Cet opus fait partie des petits Méliès, sans descendre au niveau de son premier essai, Une partie de cartes (1896 – reprise de Partie d'écarté des Lumière) et en gardant l'ascendant sur la majorité des 'vues' prises par les Lumière. Le réalisateur interprète l'horloger que nous suivons dans son rêve, où il rencontre trois jeunes femmes à son goût. Lorsqu'il tente de les saisir, elles disparaissent et lui se réveille.


Techniquement ce film est accompli. Méliès utilise des fondus pour les objets et personnes en transition, ce qui est plus subtil et esthétique que le recours à la pyrotechnie ou les brusques collages déduits des arrêts-caméra. Les décors comprennent quelques ornements pompiers et loufoques, renvoient à une espèce de débauche de cirque irréaliste, ce qui flatte le parti-pris onirique. Cependant le scénario est 'cheap', les attitudes et comportements des personnages stériles pour la triplette et un peu limite pour l'horloger. Transformations mises à part, c'est maigre même pour à peine trois minutes.


Le Manoir du diable (1900) n'était pas plus épais mais il expérimentait, avait des ambitions hautes. Dans les deux cas les personnages sont absorbés par l'instabilité surnaturelle de leur environnement, mais la distance du spectateur dans Le Manoir servait mieux le déballage fantastique. Le rêve de l'horloger est un court de qualité mais le bric-à-brac semble éteindre le reste cette fois, le film se resserrer sur son seul gadget : il n'y a pas d'épilogue comme dans L'Homme à la tête en caoutchouc ou Le déshabillage impossible, ni de variété comme dans la minute de l'Homme de têtes. Enfin le rêve et son objet renvoient à Let me dream again (1900), comédie de George A.Smith (école de Brighton).


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le 21 sept. 2016

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