Victime d'une fausse-couche, la gynécologue américaine Tora Halmiton file sur l'île écossaise natale de son mari en attendant de pouvoir adopter son premier enfant. Un beau matin, un de ses chevaux meurt dans le pré derrière sa maison. Alors qu'elle l'enterre avec sa mini-pelleteuse personnelle (?!), elle découvre le cadavre d'une femme avec le coeur arraché et le corps couvert de runes mystérieuses...
Précisons que la femme décédée venait tout juste d'accoucher, cela permettra d'expliquer l'obstination de l'héroïne à mener son enquête envers et contre tous grâce à un phénomène d'identification grossier de son désir maternel jusqu'au-boutiste. Sinon toutes les autres données de l'adaptation d'un mauvais roman de gare sont là : la petite communauté patriarcale aux cheveux gris vivant sous le poids d'un lourd secret, le côté mystique avec des rituels ancestraux, un mystère éventé au bout d'un quart d'heure (entre les regards louches, l'accent sur certaines photos et une clinique d'adoption aussi grande qu'un centre commercial, c'en est à nous prendre pour des parfaits demeurés quand même...), des rebondissements pénibles où les adversaires font à peu près tout ce qui est en leur pouvoir pour se faire découvrir et confirmer qu'on a bien tout compris depuis le début, une fausse piste que l'héroïne gobe sans se poser de questions pendant une ellipse bien pratique de huit mois avant une énième péripétie qui conduira évidemment à un duel logique au bord d'une falaise...
Si encore le film de Peter A. Dowling se contentait d'aligner les clichés de son histoire si prévisible avec un minimum de manière, la pillule passerait un peu mieux. Mais non ! "Le rituel du 9ème jour" est une sorte d'agglomérat immonde de scènes coupées et empilées sans absolument aucun ciment entre elles. De l'ouverture catastrophique à une rupture abrupte sur une phrase choc confinant au grotesque avant l'écran noir du générique de fin, le long-métrage est une sorte de farce ultime de montage où seule la musique -insupportable- permet de déterminer un minimum du rythme ou de l'ampleur voulu par son réalisateur apparemment dans un état végétatif pendant le tournage.
Enfin, la rigolade devient presque totale lorsque le film se décide à s'aventurer dans quelques scènes plus physiques de "bagarres" : comme la moitié des bruitages ont l'air d'avoir été oubliés en cours de route et les cascades mises en place par des débutants en période d'essai, les acteurs passent leur temps à faire semblant de se frapper dans le vide et en silence sans que personne ne se soit rendu compte du ridicule de la situation. Magique qu'on vous dit !
On sauvera tout de même la prestation solide de Radha Mitchell, la seule chose qui parvient à maintenir notre intérêt pendant la totalité du long-métrage. Trop souvent cantonnée à jouer les simples épouses de héros dernièrement, on était plutôt heureux de la retrouver en seule tête d'affiche. Dommage qu'elle se soit complètement trompée de film...