Rempli d’hommages et de mises en abyme du spectacle représenté, The Lion King 3: Hakuna Matata offre au public une relecture parodique tout à fait délicieuse du film original par le choix d’un prisme différent pour nous donner à voir une intrigue bien connue : l’avènement de Simba nous apparaît depuis des coulisses aux rouages volontiers vulgaires, fidèles aux personnages de Timon et Pumba qui bénéficient d’une nouvelle prolongation de leur univers après la série de même nom. Le burlesque règne en maître : la révérence des animaux devant le nouveau-né devient un malaise généralisé suite au pet lâché par un Pumba souffrant d’agoraphobie, la chute de la pyramide animale lors de la chanson « I Just Can’t Wait to Be King » est causée par un coup de pied de Timon qui ne saurait supporter ce brouhaha digne d’un « quartier des théâtres » etc. Le duo mute d’ailleurs en couple parental quand il s’agit d’éduquer Simba.
La qualité principale de cette production directement exploitée en supports vidéo réside dans le sens du rythme comique qui garantit fous rires à la chaîne – notons que le comique de répétition est le plus employé, et qu’il fonctionne parfaitement. Les enjeux politiques du film originel passent en arrière-plan, ils sont remplacés par la recherche d’une vie « sans soucis » qui, néanmoins, interfère dans la destinée individuelle d’un roi en devenir et de celle d’un peuple confronté au chaos. Les protagonistes raccordent une histoire shakespearienne qui semble gouvernée par la force du destin aux hasards, aux erreurs, aux improvisations pour se tirer d’embarras ; dit autrement, ce troisième volet « voit plus loin » que le premier et offre un divertissement bien plus intelligent qu’il n’en a l’air. Preuve que toutes les suites Disney ne se valent pas.