La Chine entre dans la cour des grands de l'animation

A l'orée des années 2020, il est une chose qui s'est affirmé avec de plus en plus de vigueur chaque année : face à un essoufflement du système hollywoodien post-covid (cristallisé par la perte d'intérêt du public pour les récentes créations du MCU et Disney), l'heure est à la recherche de nouveaux horizons filmiques et à la prise de risque des distributeurs. Le cinéma Bollywood, les polars coréens ou le cinéma social suédois...

Tant d'exemples de créations loin de la trame occidentale standard qui, si ils existent depuis bien longtemps, semblent trouver un regain d'intérêt chez nous. En témoigne que depuis quelques temps, le cinéma chinois semble doucement s'infiltrer dans nos salles obscures avec la récente explosion visuelle qu'est Le Royaume des Abysses, de Tian-Xiao-Peng.

Révélé dans quelques festivals, cette pépite d'animation mêlant 3D et 2D (il a même fallu explorer de nouvelles techniques d'animation ! ) nous explose au visage dès ses premières frames : niveau de détail ahurissant, vaste palette de couleurs rappelant les peintures à l'aquarelle chinoise, modèles 3D ultra dynamiques...

Impossible de ne pas reconnaître à cette création une maitrise esthétique absolue qui ne tombe jamais dans un amas de références mal digérées et qui sait toucher la corde sensible du spectateur, autant dans ses scènes comiques (rappelant les cartoons à la Tex-Avery) que dans ses instants dramatiques.

On en prend ainsi plein les mirettes face à cette aventure hautes en couleurs et en émotions, dont la dernière demi heure fait opérer au métrage un revirement inattendu et rafraîchissant. C'est dire l'effet wahou procuré par ce challenger sérieux au secteur restreint de l'animation, et pour lequel on souhaite désormais une carrière box-office prolifique.