Des paillettes à la noirceur des abysses

Un film d'animation comme on en voit peu. Une énorme claque prise avec les dernières trente minutes. On en sort avec l'impression d'être vu et chacun peut y trouver sa part de sensibilité. On aborde des thèmes peu traités, et encore moins d'une telle manière. Dans sa tristesse ce film est beau, tout simplement beau. Le visuel, la bande originale, les personnages, tout est touchant et magnifique.
Les émotions sont d'une sincérité poignante, les touches de réalisme millimétrées, le travail d'animation et des voice actors s'adapte et contribue à la perfection à la sincérité du film, à sa franchise.

Le travail d'animation est purement sublime. Avec l'impression que le monde s'échappe, que les couleurs veulent sortir de l'écran, pour nous atteindre. Le monde sous-marin, les abysses, deviennent colorées et éclatantes. Comme si le monde imaginaire nous appelait, nous confortait.

Pourtant le rythme est effréné, avec une sensation d'angoisse, car comme parfois dans la vie, tout est trop. Trop de lumière, trop de couleurs, trop de bruit. Mais dans ce trop se cache la mélancolie, les pensées sombres derrière le faux sourire, l'envie d'abandonner et de sombrer dans les abysses.

```
Nanhe et Shenxiu sont similaires comme ils sont différents, luttant tous deux contre leur propre fantôme rouge, se soutenant sans le vouloir, du moins au début. Nanhe se perd lui aussi dans ce monde imaginaire à souhait, pour finalement remonter à la surface, redevenir lucide et décider de sauver Shenxiu. C'est le film d'une lutte pour garder la tête hors de l'eau, une bataille constante contre soi, longue, mais qui peut se faire à deux.

Il nous dit aussi que la fiction, même si elle protège, ne peut persister bien longtemps. Il faut faire attention à garder les pieds sur terre et ne pas sombrer (rester) dans ces mondes imaginaires. C'est le jeu dangereux de la fiction qui entraîne malgré elle à s'échapper d'une vie qui doit être vécue, quoiqu'il en soit

```
.